En novembre et décembre 2003, une tournée africaine de la compagnie O.p.U.S a été initiée par l’AFAA. Durant 5 semaines Etienne Grebot et Pascal Rome ont présenté une petite forme de théâtre forain avec objets dans 6 pays d’Afrique de l’ouest : « Pil 2000, spectacle de rue sur les marchés d’Afrique ».
- Et pourtant on a mouillé la chemise !
Au retour, une antenne d’O.p.U.S a été définie avec pour mission de mettre en place et de structurer les projets d’accompagnement et de co-opération artistiques initiés par les phabricants de la compagnie : le C.A.ph.A.R.N.A.U.M (Collectif d’Accompagnement à la Phabrication d’Arts de Rue, de Nouveaux Acabits et d’Univers Métissés).
La première réalisation de ce C.A.ph.A.R.N.A.U.M porte sur la création au cours d’une résidence de deux mois d’un spectacle de rue au Burkina Faso, avec des acteurs et des plasticiens burkinabés, intitulé : Théâtre forain et objets mécaniques. Ils sont accompagnés dans cette réalisation par un collectif artistique composé d’artistes apparentés ou invités par O.p.U.S.
Ce projet ne visera pas à la réalisation d’un nouveau spectacle d’O.P.U.S, mais proposera la mise en place d’une forme atypique de résidence d’accompagnement et de sensibilisation à des formes théâtrales émergentes, dites « de rue ».
En effet, alors que le paysage social africain offre une vitalité urbaine considérable et que la rue est un véritable lieu de vie et d’échange, il est surprenant de découvrir qu’elle demeure un territoire quasi inexploré par les acteurs culturels locaux. Nos pratiques nous ayant conduit depuis une dizaine d’années à inventer diverses expressions adaptées à ces environnements urbains, à y convaincre de nouveaux public, et à mettre en place une micro-économie spécifique, je pense qu’il est aujourd’hui opportun d’adapter nos expériences et de les partager en ouvrant nos pratiques à de nouvelles utopies proches, par exemple, de celle des Arts équitables définie récemment dans le journal d’Uzeste par un des amis de Bernard Lubat :
« Il faut rompre avec ce positionnement où la politique publique est appropriée par des minoritaires qui parlent, sans mandat ni raison, au nom de tous les autres... Militons pour que la politique culturelle soit attentive à la diversité des pratiques culturelles et évalue sérieusement leur sens dans le contexte de la démocratie... Militons plus encore pour que la politique artistique s’organise autour des pratiques symboliques changeantes, mutantes ou traversières, au-delà du chemin tracé par les cultures en place. Loin des privilèges ou des minorités, réclamons comme pour le commerce équitable que tous les producteurs d’actifs bouleversements symboliques soient intégrés à la politique publique des arts. Défendons que soit inscrit dans l’espace public, une vraie politique des « ARTS EQUITABLES », comme nouvel horizon de légitimité de l’action publique mondiale en matière artistique. Beau combat où la vie des symboliques ne s’arrêtera pas aux seuls privilégiés de nos sociétés développées... »
Ce projet est complété par une tournée de voyage d’un des spectacles phares de la compagnie O.p.U.S alliant la parole aux objets en mouvement : « la ménagerie mécanique ».
- La ménagerie Mécanique
- Melle Moreau du Conservatyoire des Curiosités
Calendrier
Le voyage et la diffusion sur le parcours de « la ménagerie mécanique » (Départ de Dijon le 6 janvier 2005).
Nous nous rendrons au Burkina Faso par la route ; nous traverserons l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie et le Mali à bord de véhicules offerts par la ville de Dijon : 3 Peugeot J9. Afin de ponctuer le voyage d’échanges artistiques, nous emporterons à bord de ces camionnettes les principaux éléments de l’un des spectacles phares de la compagnie, la « ménagerie mécanique » qui sera présentée dans les CCF et Instituts Français qui nous accueilleront mais aussi offerte à l’occasion des différentes étapes intermédiaires, de façon spontanée.
Résidence de phabrication des objets (à partir du 6 février 2005).
Après 4 semaines de route, l’équipe de CAPHARNAUM sera accueillie au Centre Culturel Djeliya à Bob Dioulasso. La résidence de création d’objets théâtraux pourra alors commencer. Le lieu (salle, ateliers) sera alors investi totalement pour permettre aux phabricants français d’inviter 4 à 6 phabricants burkinabés à les rejoindre. Ils travailleront ensemble sur l’invention d’objets et leur mise en mouvement, sur les peintures de la palissade et sur divers éléments de décor. Un thème général servira de fil conducteur : les poules, les poulets et les pintades.
Les participants à la résidence sont Anne Chignard (plasticienne), Sophie Deck (plasticienne), Fred Parison (plasticien), Jean Baptiste Gaudin (plasticien), Michel Mugnier (technicien, vidéaste), Camille Mugnier (stagiaire Beaux-Arts), Luis Maestro (phabricant), Martin Petitguyot (comédien, phabricant technicien), Pascal Rome (metteur en scène et directeur du projet)
Mise en jeu (à partir du 3 mars)
Une période de 20 jours sera consacrée à la mise en jeu des objets ; nous travaillerons avec des personnes (comédiens, musiciens, marionnettistes, amateurs, bricoleurs...) souhaitant s’engager sur la suite du projet à plein temps.
De nouveaux langages théâtraux comme le boniment de rue seront abordés, car nécessaires au commentaire des objets animés. La manipulation des objets fera aussi partie du travail à effectuer. L’accompagnement sera assuré par les comédiens d’O.P.U.S.
Les participants à cette période de résidence sont Sophie Deck (plasticienne), Fred Parison (plasticien), Jean Baptiste Gaudin (plasticien), Michel Mugnier (technicien, vidéaste), Luis Maestro (phabricant), Martin Petitguyot (comédien, phabricant technicien), Etienne Grebot (comédien), Manon Letourneur (administratrice), Michel Crespin (comédien historiographe), Christophe Raynaud Delage (photographe) et Pascal Rome (metteur en scène et directeur du projet).
Les conciliabules ; une période d’observation (11/12 mars).
C’est en conversant avec Ildevert Méda, metteur en scène du Théâtre Evasion, qui l’idée d’une période dite « d’observation » a émergé ; durant le chantier, nous ouvrirons symboliquement les portes de la résidence et inviterons quelques acteurs culturels locaux (comédiens, marionnettistes, metteurs en scène, écrivains...) à participer à des conciliabules : moments de discussion, de rencontres et pourquoi pas de phabrication, autour de nos pratiques et de ce spectacle en train de se faire.
Ces conciliabules seront organisés et relayés par les CCF de Ouaga et de Bobo. Cette période devra être envisagée dans la simplicité, comme un moment d’échange et de rencontre.
- La ménagerie Mécanique
- Les tigres lilliputiens
A la façon d’un petit festival : représentations publiques (du 24 au 27 mars).
Afin d’accompagner les premières sorties publiques du spectacle réalisé en résidence, un environnement théâtral propice, à la manière d’un petit festival sera créé. 4 journées seront donc repérées comme des journées singulières, où les arts de la rue montreront le bout de leur nez. Ces festivités nous permettront de présenter nos univers et de valider grandeur nature le spectacle phabriqué.
Cette manifestation se déroulera sur 4 jours : chaque matinée, nous nous installerons sur les marchés hebdomadaires avec le spectacle phabriqué et les spectacles d’accompagnement : « le PIL 2000 » et « la Ménagerie Mécanique » (O.P.U.S).
En soirée, les équipes se retrouveront sur le lieu de résidence transformé en lieu de festivités. Michel Crespin, en griot blanc, racontera les arts de la rue à mains nues et sous un arbre à palabre, la « ménagerie mécanique » fera tourner ses rouages, le spectacle phabriqué s’installera de nouveau dans la rue, et il est probable que quelques inventions nées au cours de la résidence soient présentées...
Retour le 1er avril (ce n’est pas un poisson...)