Le Fourneau, Carnets de Voyage

Le retour du J9

mardi 5 avril 2005, par Dabeliou

Accra le premier avril

Après avoir fait un stage d’une semaine avec les comédiens dirigés par Etienne assisté de Michel Crespin dit le griot blanc et de Martin, nous avons retenu six comédiens et deux comédiennes pour entamer la création du spectacle. La décision de ne pas garder tout le monde fut une dure épreuve, mais à force de diplomatie et de palabres nous sommes arrivés à faire comprendre que le projet n’était pas viable à plus de onze car il y a aussi trois techniciens qui doivent y participer.

Nous avons donc répété et créé le spectacle en huit jours, ce qui n’était pas une mince affaire, mais après la représentation du musée de la poule poilue à Bobodioulasso, en plein air, où nous avons rencontré un véritable succès notamment l’après midi, nous n’étions pas peu fiers de notre ouvrage.

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Extrait du spectacle

Les objets créés par l’équipe, Jean Bapt, Sophie, Fred, Abdou, Ibrahim, Evariste, Ladji ainsi que le magnifique décor concocté par Michel M., Yakuba, Amidou, Seimou, ont étés bien utilisés par les comédiens dirigés par Etienne, Michel Crespin, Martin, et Jules qui venait d’arriver, le tout supervisé de main de maître par Pascou, et bien sûr l’ensemble présidé par Papa tranquille dit Luis Maestro sans oublier Manon qui a dû se coltiner toutes les tracasseries administratives et douanières en multipliant les aller-retours aux postes disséminées à travers le Burkina Faso.

Bref l’expérience a été assez fantastique et nous donne à penser que ce spectacle a un vrai devenir, tout en donnant un avenir à une compagnie Burkinabé qui devient du même coup la troupe la plus importante du pays. Souhaitons donc que nous puissions un jour les découvrir en France ici et là, dans un port Breton ou une gare de triage Normande, voir un pâturage Cantalou où quand bien même au bord d’une guinguette de Saône et Loire ! Après deux jours de repos bien mérité tout le monde a plié bagages pour rentrer à la maison, en dehors d’Etienne et Julien qui sont partis avec le dernier camion restant , peint pour l’occasion par Seimou décor tel (00 223) 70 16 34 08 Bobo Dioulasso.

Fort heureusement un Julos d’or a été construit sur place et béni afin de protéger nos deux routards tout au long de leur périple, un peu à la manière d’un fétiche animiste Saint Christophien.

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Le Julot d’Or

Première étape, à Sabou chez la famille de Pascal Kabore que l’on avait rencontré en 2003 et qui habite le village des crocodiles sacrés. Nuit à la belle étoile dans l’enceinte de la ferme familiale. Trois cases, une vache, deux poules et c’est tout ! Ha non j’oubliais le coq qui aimait une pleine lune dans une ferme de Sabou (selon un air connu). Le lendemain matin rencontre avec les sept sages du village à qui nous avons remis cahiers, livres, stylos, vêtements, etc... et qui pour nous remercier nous ont offert un coq vivant. On pense qu’en fait il se sont séparés du chanteur nocturne qui nous avait importuné toute la nuit. Du coup nous l’avons donné à manger aux crocodiles !

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Les crocodiles

Le lendemain nous sommes partis et avons dormi à Po dans un vrai lit, pour pouvoir rejoindre la frontière Ghanéenne où nous attendait Cephasse, Edward et Magalie dans un bus presbytérien en guise de camion plateau. Après avoir démonté les fauteuils du presbytère à roulettes, nous nous sommes délestés de la moitié des frigos de la ménagerie mécanique et avons pris les chemins de traverse . A plusieurs reprises nous avons eu une pensée émue pour Martin qui ne nous avait pas dit que le pot d’échappement tombait si facilement. Bref après une bonne journée de route nous sommes arrivés à Mole où nous avons planté les hamacs et une natte au sol pour dormir dans le parc national.

Au lever du soleil nous sommes partis en brousse avec Daktari pour découvrir des animaux assez banals, du genre phacochères, antilopes, singes et une petite douzaine de pachydermes.

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Les éléphants

Le lendemain nous refermons la porte de ce frigo Duruptien géant et reprenons la route pour nous diriger du nord-est au centre-ouest et faisons étape a Kumasi, ville de l’ethnie Achentis, première tribu cotée en bourse à Londres pour la vente d’or. Nouvelle pensée émue pour Tintin en traversant la plus grande casse d’Afrique qui mesure environ 4 kilomètres de long.

Là nous réalisons à l’entrée de Kumasi que notre camion est vraiment dangereux et que Tintin aurait quand même pu nous signaler qu il n’était pas aux normes Ghanéennes. En effet ici il n’existe ni feux stop, ni clignotants, la priorité est à celui qui klaxonne le premier, et notre camion est muet !!! Après une nuit où nous regrettons notre coq chantant, nous faisons installer un klaxon et frappons le goudron en direction d’Accra après avoir pris une douche bien méritée à Kintampo. Plus on descend, plus les arbres montent, et plus la poussière de la brousse fait place à une humidité tropicale. A l’approche d’Accra nous réalisons qu’un klaxon ne suffit pas et en faisons installer un deuxième et en centre ville hésitons pour un troisième.

Finalement la conduite marseillaise et musicale de Julien nous permet de traverser Accra sans accroc. Là nous sommes accueillis par une petite famille Ghanéenne, la famille Accord d’Accra plus connue sous le sobriquet de Novotel et nous attrapons immédiatement un rhume dans nos chambres climatisées (il fait bien meilleur dans les frigos de la ménagerie). Retrouvailles chaleureuses avec Abdon Berthelot directeur de l’alliance française et cousin caché de l’adjoint aux affaires culturelles de la ville de Dijon qui nous donne carte blanche pour installer la ménagerie, ce que nous faisons sans complexe, aidés par Goldwin, Georges (prononcer djordje) Tanguy qui nous apporte la verdure à mettre au sol, et James. A l’heure où nous écrivons, nous attendons le retour de la sieste pour finir d’installer le décor et faire notre première représentation de la ménagerie franco-anglaise.

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