Le Fourneau, Carnets de Voyage

[PortDe] Dessous

samedi 8 avril 2006, par Pablo

Christelle


Mise à niveau

Je me suis baladé avec mon appareil photo cette nuit, et je me suis rendu compte qu’ il y avait énormement de lumière sur le port. Je suis allé jusqu’à la cale sèche, pour voir le trou, voir la mise à niveau. Quand je suis rentré dedans j’avais l’impression d’être dans un site archéologique, d’être dans une pyramide « à l’envers ». Il faisait très froid, je sentais la pression de la mer derrière la porte, on entendait l’eau gicler dans le noir, ça fait très peur. Je suis resté au centre de la cale juste le temps de prendre une photo, et j’ai couru vers le bord.

Je suis remonté au niveau de la mer et je pensais au Vaisseau fantôme. Je pris une bière dans le dernier bistrot ouvert, une très belle serveuse m’a regardé comme si je venais d’une autre planète, j’ai dû répéter deux fois « une prrression s’il te plaît... »

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Notte

Interview Philippe Breton

(...)

Le contact, ... que les gens se sentent à l’aise, s’ils sont à l’aise, je suis à l’aise, des échanges, quoi.

C’est plus difficile à réaliser, l’échange, que de rien dire et de s’énerver, de gueuler.

Ca sent un peu le vestiaire quand même, c’est un milieu d’hommes qui est, quand même très respectueux des femmes. Un respect énorme. On pourrait dire, c’est macho, c’est phallocrate, les mecs à bord ça jase, dès qu’une femme monte à bord tous les marteaux s’arrêtent. Ca change du quotidien, qui est très masculin. Tout le monde s’arrête dès qu’elle passe, donc, au niveau rendement... on aurait beaucoup de coups de marteau sur les mains.

C’était les femmes qui tenaient les bars, très respectées par les hommes, elles avaient le dernier mot face à un docker. Déjà, face à un docker qui a trois grammes, c’est jamais facile.

C’est le matriarcat breton, qui tient la barre.


interview de Sophie

"Le fameux étudiant en arts plastiques, il avait reconstitué un port dans un petit local rue de Saint-Malo, et il avait reconstitué aussi, comment on pourrait dire, une sorte de souterrain, enfin, minuscule, pour montrer les strates du port, avec tous les objets qu’on pouvait trouver sur le port, des gants, enfin, des boulons, des trucs. Ça faisait un peu fouilles archéologiques. Des chaussures en suspends. Il avait enregistré beaucoup de sons, pris plein de photos, il avait mis des objets sous plastique, sous vitre aussi, avec un petit nom. Enfin, comme dans un musée, en fait. Et ça m’avait vachement touché, sa démarche, parce qu’il était vraiment rentré dans l’ambiance du port. Et dans tous les sens. Avec tous les sens. C’est un peu alternatif, le port, c’est un peu sauvage encore, donc c’est agréable. C’est moins normatif qu’en ville. Et c’est vrai que depuis, le port, ils ont commencé à bitumer pas mal, reconstruire un peu des immeubles assez modernes, tout ça, détruire aussi certains murs. Sinon, mes endroits poétiques, en fait, j’ai envie de dire qu’ils disparaissent un p’tit peu, faut pas se leurrer."


Marie France Cantet, serveuse au bar Les Embruns, 08 avril 2006

« Je m’appelle Marie France Cantet . Je cherchais du travail et puis voilà...j’ai toujours travaillé dans les bars donc j’ai trouvé du travail comme ça. Je suis serveuse dans un bar...les Embruns, au port de commerce. J’ai commencé à travailler ici en 1970. Et puis j’ai rencontré mon mari qui était marin pécheur. Je me suis mariée, j’ai eu deux enfants, je suis restée à la maison pour m’occuper de mes enfants et depuis 1992 j’ai repris du travail dans ce même bar. Je...je n’ai pas eut beaucoup de choix....j’ai fait des études pour être employée de bureau. Et après j’ai commencé à travailler chez mon frère qui avait un café-épicerie et puis quand j’ai fini l’école il a fallut que je travaille alors j’ai été travailler chez mon frère....j’ai fait des livraisons d’épicerie dans les campagnes...et quand mon frère a vendu son affaire je suis venu travailler à Brest. De temps en temps je garde mes petits enfants, je me promène...j’ai un beau père aussi...je m’en occupe un petit peu... il est dans une maison de retraite. J’aime bien aller sur le chemin côtier aux alentours de Brest. Quatre petits enfants bientôt cinq. Je suis allée à l’école chez moi dans ma commune à Tréflez et après à Lesneven, une petite ville à côté. C’est tout. Nous c’était certificat d’étude, fallait passer le certificat d’étude puis après...c’était l’école ménagère, ah oui...fallait apprendre à faire le ménage...à faire la cuisine.. un petit peu de travail de bureau, un petit peu employée de bureau. Maman travaillait à la maison...elle a travaillé au moins jusqu’à quatre vingt cinq ans...elle travaillait dans les champs aussi. J’ai deux frères et puis quatre sœurs...je suis la dernière... J’aime l’ambiance, c’est...le port a toujours été un endroit particulier...je sais pas...on a l’impression d’arriver...de rentrer chez nous...c’est toujours les mêmes clients...on les connaît depuis longtemps...on a l’impression d’être chez nous ici. Si je partais j’emmènerai peut être une radio pour ne pas être seule... » Interview par Estelle et Raphaël

1 Message

  • [PortDe] Dessous 10 avril 2006 18:01

    au lieu de marie france... moi j avais lu miss france. Je crois qu on boit un peu trop d eau ici.
    constance de molene

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