Aujourd’hui 9h30, départ sur les chapeaux de roue, visite du port de commerce avec yffic, gardien du fourneau, maire du port. Rencontre avec les travailleurs du paysage maritime.
11h30, table ronde au Fourneau : Réflexions sur la place de l’individu par rapport aux autres dans un territoire spécifique. Quelle méthodologie d’approche, de rencontre et de discussion ?
13h, interview de Frédéric, manutentionnaire à la « Presqu’ Ile », ambiance bistrot.
14h, dérushage et beaucoup d’interrogation.
Impressions
Casque blanc trop petit - Attendre, puis passer sous les flèches des cigognes dans le ciel azur brestois (on pourrait se croire à Marseille !) - cheveux enroulés qui déplacent les navires -.Ferraille entrecroisée, mélangée, concassée.- l’horizon bleu d’un voyage en attente - Un conteneur éventré - la Robe rouge d’un navire fier - Le trou béant du port, une grande baignoire asséchée qui à soif du travail perdu et acharné d’autrefois.
Anthony
L’émerveillement après une nuit d’insomnie.
Je troque la lumière pâle de ma chambre contre celle éclatante du soleil s’écrasant sur les carcasses vibrantes de bateaux échoués sur le ventre, comme des baleines mortes.
Et je pose ma main sur l’aile d’une éolienne qui attend son départ pour un voyage dans le ciel Islandais, où elle tournera sur elle-même comme les paroles de Fred le manutentionnaire, qui tournent sans fin dans mes oreilles et dans la mémoire du MD.
Je m’appelle Fred... j’ai trente-quatre ans... j’habite à Landerneau...
Estelle
Avant Brest, vingt mois dans une station de surgélation rapide en Islande, à 30 kilomètres du cercle polaire. Ils cherchaient un couillon qui parlait anglais. Par moment, j’enlevais les têtes des poissons toute la journée. Le soir, même en te lavant les mains, tu sens encore. Le reste du corps, ça va, mais les gants, à force, ça prend une odeur.
Ici, on n’est pas beaucoup mieux. Ca fait sept ans, beaucoup de poulets congelés. Mais en ce moment, ce n’est pas terrible avec la grippe aviaire. Quand on casse les conteneurs, c’est toujours un peu énervant. Il y a partout le bleu de la mer, le blanc des conteneurs frigos, le bip bip des grues qui avancent sur les rails, l’odeur de la graisse mécanique.
Raphael