Le Fourneau, Carnets de Voyage

TUNIS- LES COMEDIENS AU ZOO

Lundi 5 mars 2007

mardi 13 mars 2007, par Jean-Baptiste Magnifique

On apprend le changement que quelques heures à peine avant la représentation et l’ironie de cette proposition au regard du passé colonial, n’est pas sans nous amuser. Ainsi au lieu du parc du Belvédère, jouerons-nous dans le jardin zoologique de Tunis au milieu des enclos. Stimulant, un peu inquiétant et surtout déstabilisant. Entre ce projet original et sa mise en oeuvre artistique, il faudra conduire le camion à sa place au risque d’arracher quelques câbles électriques, franchir les grilles étroites du parc et saluer les gardiens qui auront fait l’effort de venir nous prêter main forte en ce jour de congés. Qui surveille qui ? se demandera-t-on en répondant à leur sourire. Les autruches, les gardiens ou le ministère de l’intérieur ? La réponse nous échappe bien sûr ! Mais pour une fois au moins, le loup, le chat aveugle et le lapin déjanté seront sous le regard de leurs pairs.

En dépit de l’incongruité du décor, au demeurant très agréable, plus de trois cent personnes assistent à la représentation, à l’ombre de la cage des babouins. Sans compter une bonne cinquantaine de flamands roses très enthousiastes que réveillent bruyamment le chant animal du kazou. On n’oublie pas non plus le paon qui ne supportant pas la concurrence de ces drôles de bestioles bipèdes, s’invite sans crier gare à la fin d’un spectacle dont la richesse d’image et la force poétique empruntent à la réalité autant qu’à la magie de la scène.

A l’entrée du jardin, un triple panneau désigne la direction du théâtre. Singe - Rapace - Perroquet : une vision zoologique de l’acteur, animal triste par excellence ?

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