Le Bison futé est à quai et sur le port, les marins briquent leur bateau pour la prochaine marée. Les pêcheurs à la ligne surveillent de paresseux bouchons sur l’eau grasse du bassin et les vacanciers flânent, en short et en famille. Entre le stand de tir et le chalet du confiseur ambulant, le théâtre s’est posé à l’entrée d’une jetée, sous une toile d’araignée de fils électriques. Et tout s’agite autour de lui sans interrompre le spectacle : le trafic des voitures, la ballade des piétons qui traversent les coulisses, les colonies de vacances, le massacre des ballons à coup de carabine, le commerce des gaufres et même l’hélicoptère de la sécurité civile. L’été est là et généreux, un peu confus, un peu bruyant. Le théâtre fait partie de la vie et le poteau électrique de l’éclairage public s’intègre à son décor.