Bagnoles, ville d’eau. Un charme légèrement suranné, une ambiance forestière et le silence paisible d’une douce soirée d’été. Sur un parking en pente sévère, au pied d’une falaise arborée, la famille Magnifique attend les spectateurs avec une confiance au beau fixe malgré la frénésie d’essaims de fourmis volantes. Les gradins se remplissent à distance du camion et le public investit les différentes terrasses, murets et escaliers qui constituent le théâtre de verdure. Mais la moquette centrale destinée à l’usage des mal-assis des premiers rangs, tarde un peu plus à se remplir, vaste piste dégagée à l’orchestre du dispositif. Et quand le lien s’opère enfin, quand la bonne humeur des acteurs contamine enfin toute l’arène, les premières gouttes de pluie éloignent les plus distants. Les spectateurs restants se distribuent sous les arbres, à l’abri d’une toiture ou dans le camion scène. Mais le spectacle continue et la moquette centrale s’invente un autre usage. Elle devient la scène d’un théâtre qui a renoncé à toutes ses marques, toutes ses places attribuées pour privilégier la rencontre. Sous la pluie, à Bagnoles, ville d’eau.