CHERBOURG

CHERBOURG Samedi 2 juillet 2005

Un arbre au milieu du parterre comme pour symboliser notre porteur absent. Au fond d’une cour, loin des poubelles évacuées pour la circonstance, la famille Magnifique joue à quatre contre cinq, histoire de celler son alliance avec le Centre Régional des Arts du Cirque. A Cherbourg où l’on n’oublie pas que l’aventure a commencé. Pas de numéro de main à main mais beaucoup de retard et d’improvisations pour inventer un moment fort où les artistes se tiennent la main dans la dérive des circonstances. Où l’on se met à les aimer parce qu’ils savent aimer leur métier.

CHERBOURG-OCTEVILLE Dimanche 3 juillet 2005

Sur les hauteurs de Cherbourg, les barres d’immeubles font comme de puissantes falaises blanches et les goélands tournent lentement en poussant des clameurs aigues. Un beau chapiteau jaune et un marché très animé complètent le paysage. La mer n’est pas très loin, elle semble pourtant hors de portée. On ne reconnait plus dans ce parc ombragé, l’esplanade de béton où l’on avait joué douze ans plus tôt devant un public déchaîné. Les enfants semblent avoir grandi à la vitesse des arbres et pour assister au spectacle, les familles s’assoient dans l’herbe sans craindre les déjections canines.

TOURLAVILLE Mercredi 6 juillet 2005

L’ilot d’immeubles bas portent le joli nom de quartier des cols verts. On joue sur le terrain de jeux au milieu des pelouses et le local de l’ilotier sert de loge aux acteurs. Pour venir assister au spectacle, des adultes du quartier se sont costumés en une sorte de cortège nuptial d’un époque assez indécise. Faute de trouver une place sur les bancs colorés, ils restent debout en plein soleil avec les maquillages qui suent et les belles robes trop chaudes. Les enfants sont à l’aise. Ouvrez ! Ouvrez ! crient-ils à Laura Featherspeed. La boite noire est orange, elle ne les impressionne pas. On regarde les immeubles, une femme est à sa fenêtre. Ils ressemblent à nos cubes, à nos boites de Pandore.