Le Fourneau, Carnets de Voyage

ALENCON

Vendredi 21 juillet 2006

samedi 22 juillet 2006, par Jean-Baptiste Magnifique

A Alençon, des conditions exceptionnelles attendent la famille Magnifique pour deux représentations en quelques heures d’intervalle : la première en début de soirée avec la touffeur du couchant et le battement des éventails, la seconde en nocturne sous le feu des projecteurs et des éclairs intermittents.

L’acoustique sans défaut et le silence discret de cette cour arborée au pied de la cathédrale, la présence d’un public d’une rare attention et entièrement assis ne font pas oublier combien on redoute cette épreuve. Les voix sont épuisées, la chaleur insoutenable et l’orage qui s’avance dans le ciel calciné, menace les énergies. La pluie, une belle grosse pluie d’été, ajoute son pas de claquette à la ronde échevelée du cabaret Pandore, contraignant les acteurs à un entracte improvisé entre Casse-noisette et tango. Mais les plus téméraires refusent de lever le siège, trop heureux de l’opportunité de se rafraîchir à bon compte... Et les cloches de la cathédrale se manifestent tous les quarts d’heure comme un divin rappel à l’ordre qui transforme les ânes rescapés du désastre en de joyeux Quasimodo. Le marathon caniculaire s’achève en apothéose avec cette image émouvante des spectateurs debout qui applaudissent sous la pluie.

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