Les Rias, Carnet de voyage en Pays de Quimperlé
Prélude au festival des Rias
Lundi 27 août, matin - Côte Atlantique, Quimperlé
« 9 heures, côte Altantique. Me voici de retour sur les plages hospitalières de l'Océan où le Festival Les Rias 2011 m'avait laissé(e) l'an dernier. Les nageoires me démangent encore et, après quelques brasses, je découvre vite les berges boisées de la rivière Laïta que je remonte à un rythme tranquille ; après tout, le temps estival donne ici une impression de vacances !
10 h 30, Quimperlé. Première halte sur un quai « de la basse-ville », ce qui me fait dire qu'il existe certainement une ville-haute et me donne l'envie de me dégourdir les jambes après ces 3 années de vie maritime. C'est ma première escapade terrestre et après quelques petits efforts vite récompensés, me voici sur la place Saint-Michel, sans doute le saint-patron des ganivelles si j'en crois le nombre de barrières métalliques alignées devant l'église. Elles protègent l'accès à une bien étrange structure, en plein montage, autour de laquelle s'active une équipe de techniciens casqués.
Demain, les comédiens de la Compagnie Générik Vapeur y présenteront leurs « Drôles d'oiseaux et Art Blaxon ». Pour l'occasion, la place s'embrasera aux couleurs d'un arc-en-ciel créé par les tenues multicolores des habitants-spectateurs. Finalement, ce territoire me paraît vraiment accueillant et colle parfaitement bien à mes peaux de chimère, mi-humain(e), mi-poisson.
11h, la tête dans un nuage. Quelques coups de sifflets stridents me sortent de mes rêveries. Larguées amarres et chaussée : ici, à 11h11, c'est la maréchaussée qui bat le pavé.
Elle s'improvise brigade champêtre, distribuant aux badauds et automobilistes médusés (une copine à moi, la méduse !) des cartes postales annonçant le programme du Festival des RIAS et donnant rendez-vous à chacun pour le 1er spectacle de demain. Cette tournée champêtre aiguise immédiatement ma curiosité et je décide de suivre ces étranges personnages, durant plus d'une heure, entre haute et basse ville. Au passage de la rivière Isole, je croise même une forme dérivée de la chimère mais dont j'ignore le nom : mi-homme, mi-vélo, il est amphibie lui aussi.
En suivant cette joyeuse troupe au fil des rues pavées, je découvre la ville et ses charmes, passant entre monuments et maisons d'une autre époque. A chaque halte de la maréchaussée, les rues et carrefours s'animent ou s'embouteillent pour le plus grand plaisir des passants dont les rires couvrent parfois les sifflets des agents.
12h12, basse-ville. Ca y est, le Festival Les RIAS est annoncé ; le « thon » est donné et, comme promis, il sera plein de mots d'amour, multicolores, à rire ou à méditer, plein aussi de plaisirs, de rencontres et d'amitié. Je décide donc de rester à Quimperlé jusqu'à demain soir pour le rendez-vous de 19h12 sur le pont du Moulin de la Ville. Puis je partirai au gré des eaux et des marées dans un voyage artistique orné de mots doux et salés, dans les sites inexplorés des 8 communes qui accueillent, durant toute la semaine, les 40 rendez-vous proposés par les 20 compagnies de théâtre de rue, ... de champ et de mer.
Texte : Guy Abalain
Photos : Jacques Nicolas et Guy Abalain
Voir aussi : www.lesrias.com