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Compte-rendu de récépissé de bordereau hebdomadaire de la semaine 4

vendredi 28 novembre 2003, par D.L et G.L, envoyés spéciaux en PPPP pour le PIAF de la MGH

Dimanche soir, Bamako

Bonsoir

C’est ici le petit soir, comme on dit au Mali, c’est a dire qu’ici, on désigne par cette charmante expression langagière ces instants doucereux qui précèdent le temps assez court qui se trouve juste avant le crépuscule.

De retour du marché de commerce de Kati (pour ceux qui connaissent, c’est à 15km à la sortie sud de la ville), nous sommes au regret de vous avouer que vous nous trouvez derechef et à l’instant quelque peu forts désappointés en terme de découragement désabusant, non pas que notre PPPP, du point de vue de la richesse de la valeur des rencontres humaines au niveau relationnel se montre en définitive en deçà du dessous de nos espérances souhaitées, bien au contraire et, à fortiori, elle tendrait même à dépasser la limite des bornes supérieures du haut en jalonnant le plus que satisfaisant, non pas non plus que les nouveaux lieux récemment visités depuis peu en les découvrant pour la première fois nous auraient déçus un tant soit peu en terme de désillusion, si bien pour leur aspect esthétique, voire agréable à l’œil, que par la vitalité de la vie qui s’en dégage et par les différences de contrastes opposés qu’elle révèle en les confrontant aux univers qui habituellement nous sont plus familiers, surtout au niveau de nos propres coutumes culturelles personnelles, mais désappointés, disions-nous, car il nous faut aujourd’hui nous rendre à l’évidence en l’admettant dans l’acceptation de sa cruelle vérité : NOTRE APPAREIL NE LES INTERESSE PAS !!!

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On a tout éssayé
Malgré un costume de déguisement féminin afin de se travestir en dame, pour attirer le client en le séduisant, tenté par Denis : Pas une seule commande !

Non pas que les démonstrations du pil 2000 auxquelles nous nous livrâmes durant cette nouvelle semaine hebdomadaire de labeur et d’exploration incessante des marchés locaux n’attirèrent point la foule de badauds curieux et avides de découvrir la nouveauté exclusive de notre produit élu, rappelons le en passant et en le soulignant, produit de l’année au festival de l’innovation culinaire de Bligny sur Ouche, 21, côte d’or, France, en septembre 2000, non pas non plus que nos spectaculaires démonstrations de présentation n’eussent provoqué les rires d’hilarité amusante escomptés, ou même les rictus de sourires attendus, souvent agrémentés par accompagnement, il est besoin de le formuler, de traditionnels battements de main pour signifier en quelque sorte des bravos d’applaudissements ponctuant les temps forts des points d’orgues de nos boniments, mais plutôt, force est de constater, que notre amertume vient du constat qu’a l’issue de la fin de notre labeur, la réticence à mettre la main au portefeuille semble être ici le sport national, disons le tout net !

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Et pourtant on a mouillé la chemise !

Pensez-vous : a ce jour et après plusieurs poignées de marchés sillonnés par nos soins, aucune commande ferme du pil 2000 n’a été enregistrée, aucun numéro de carte bleue à puce bancaire n’a été déposé sur notre souchier, et aucune arrhes de versement anticipé pour un éventuel crédit à réaliser en plusieurs versements n’est venu saluer nos efforts pourtant non ménagés !

Cette perplexité circonspecte du consommateur local demande donc une analyse rigoureuse, car il faut le reconnaître en l’admettant, plus nos démonstrations progressent, plus notre auditoire augmente et moins il semble convaincu, en d’autres termes, plus çà avance et plus çà recule. Prenons le cas d’exemple de la présentation de la MGH au CCF de Bobodioulasso (non, non, ca existe vraiment, ce n’est pas un produit de notre imagination...), le constat positif fut éloquent : à l’issue de la fin du panorama en forme de tour d’horizon de la présentation de l’inventaire des objets nouveaux et inédits des 3 générations familiales de notre société, la plus que centaine d’invités plus qu’enthousiastes au niveau de l’expression de son engouement de plaisir non dissimulé entreprit de nous bisser en nous rappelant de revenir pour un rappel, ce que nous acceptâmes volontiers en entonnant pour conclure la fin de la prestation un canon chanté avec décalage de retard par strophe d’une mélodie musicale avec paroles de notre invention : le pil 2000 (bis) c’est vraiment le pilon-hon de l’an 2000 (bis) c’est pas compliqué fallait y penser (bis)

D’ailleurs, si vous souhaitez recréer chez vous et avec vos amis cette ambiance festive et caractéristique de notre apparent succès (nous savons que parmi les lecteurs il existe certains chanteurs contestataires et réfractaires aux phrases trop longues...), et pour ainsi mieux vous figurer tout en vous le représentant concrètement en le palpant l’enthousiasme joyeux que nous avons su déclencher en le provoquant, vous pourrez vous aussi vous exercer à vous entraîner à vocaliser cette mélopée de paroles chantées sur l’air de la mélodie de le coq est mort, le coq est mort. (vidéo perdue, malheureusement)

Bien évidemment, il vous faudra fournir un effort d’imagination fantaisiste pour vous représenter la scène qui ici eut lieu sous un climat presque trop piqual, avec 35 degrés a l’ombre même quand il n’y en a pas, de bonnes odeurs, de la flag fraîche, et un public domino composé de noirs de couleurs et de blancs pâles de peau claire, ayant pour point commun les mêmes yeux sur les mêmes choses et les dents bien blanches tous ensemble lorsqu’ils rient !

Peu de temps avant cette brillante incentive, inquiétés avec la rumeur du bouche à oreilles de notre avancée de progression de PPPP, les placiers du marché de Lafiagougou (sans commentaires) prétextèrent la venue d’un certain Mr Paquebot, venu en visite depuis un pays voisin, pour en interdire manu militari l’accès à notre mobylette de fonction de service tirant sa charrette de remorquage contenant notre matériel d’exposition. Qu’à cela ne tienne, le modernisme devant avancer coûte que coûte, c’est mûs par l’énergie qui nous caractérise que nous déviâmes la trajectoire de l’itinéraire de notre chemin et installâmes notre stand sur un marché voisin, accueillis triomphalement par une fanfare locale de deux musiciens de percussion de tambour jouant du tam-tam et marchant devant nous pour nous précéder tout en ramenant autour de notre dispositif la majeure partie de la population du quartier.

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Le public se rassemble en groupe.

C’est donc accompagnés de musique en direct live et traduits par Idrissa, excellent interprète de traduction, que, malgré les encouragements de Mme l’Ambassadeur de France en personne et du directeur de commande du centre culturel de les français de Bobo, que nous fûmes amenés à constater une fois de plus qu’à l’issue de la fin de notre démonstration publicitaire aussi brillante fut-elle, nul acheteur eut la vaillance de courage de déterminer son enthousiasme de façon sonnante et trébuchante, attitude, avouez-le, assez décourageante s’il en est pour les explorateurs harassés que nous sommes, et qui si besoin était, devait malheureusement encore se répéter encore une fois en se reproduisant dans les quelques jours qui suivirent dans le cadre pourtant propice et hospitalier du CCF de Bamako !!!

Là, un vendredi soir, malgré les invitations répétées de l’organisateur à assister à un événement unique, un public mixte et bien mélangé mais moyennement nombreux, concentré autant qu’attentif bien qu’arrivé avec une demi heure d’environ 30mn de retard , fut une fois encore unanime pour plébisciter les mérites de notre produit phare, mais ne passa pas pour autant à l’acte financier.

Nous attendrons donc, l’ultime dernière étape pour dresser un bilan de résultat complet d’achèvement de ce voyage commercial d’agrément théâtral, mais notons dès à présent que le fameux "petit plus de la MGH" (Maison Gérard Hobbe), ce cadeau de bienvenue offert aux 100 premiers clients, nous a été réclamé plusieurs fois : il s’agit d’un prototype d’exemplaire unique d’une théière àthé adaptée pour l’Afrique de l’ouest et qui permettra, grâce à ses 3 becs verseurs, de prendre les 3 thés en même temps, donc de gagner du temps et par là même, de l’argent.

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Un autochtone local et sa femme seduits par notre théière révolutionnaire

A bon entendeur, salut, et la suite à suivre dans bientôt.

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