Le Fourneau, Carnets de Voyage
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Bordereau de récépissé de rapport de la semaine hebdomadaire de sept jours n°3

vendredi 21 novembre 2003, par D.L et G.L, envoyés spéciaux en PPPP pour le PIAF de la MGH

Bonjour

Veuillez d’abord excuser l’arrivée tardive du récépissé de bordereau de compte rendu de la semaine numéro 3 ; en effet, vous êtes sans doute sans savoir que les communications sont ici parfois sujettes à des dysfonctionnements de dépassement de délai comparable à des formes de retard souvent délicates à anticiper, et cela même en s’y prenant assez tôt et par avance. De plus, les services télématiques locaux de communication se montrent souvent récalcitrants, voire même obstinément revêches et ceci pouvant expliquer cela.

Nous venons donc de séjourner à Ouagadougou durant cette troisième semaine hebdomadaire. Nous l’avons constaté de visu, cette ville au nom ridicule n’est pas un produit de l’imagination de rêveurs éthyliques, elle existe belle et bien. Chaleureusement accueillis par l’équipe de Yves Ollivier le directeur en chef du CCF, nous avons pris nos quartiers de résidence en posant nos effets de voyage dans une charmante villa d’habitation du quartier de Gonghin, comme le peintre (pour ceux qui connaissent le coin, ça se trouve entre le château d’eau et le maquis de Yif Menga, après le virage tournant de Sylvano couture et tout de suite après le panneau "défense d’uriner sur le mur sinon 2000 cfa d’amende".)

Le dimanche soir de fin de week-end, après une journée de repos de fatigue au bord de la piscine de natation du directeur en chef, nous eûmes la joie d’accueillir les retrouvailles de notre ami Louis Le Maître dit Bernard Chon,

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arrivée du Président

encore tout auréolé de son voyage de vol aérien sur le même avion que deux célébrités nationales de chez nous : le célèbre Peter L’abbé, venu rendre visite en chaise roulante à ses amis Brakinabés afin d’entretenir la solidarité et le partage, et la sémillante Brigitte Burdin de Transe Express dépêchée à Ouaga pour y présenter quelques films de reportage de documentaires sur ceux qu’on appelle les margouillats de la rue.

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Brigitte nous aide à répeter

Le lendemain, pendant que Bernard Chon partait vers les pistes du nord afin d’assister une mission de développement de coopération humanitaire solidaire et locale contre la pauvre misère des déshérité malchanceux, nous allions d’un pas joyeux et guilleret chercher les mobylettes de location que nous avait généreusement réservé le CCF afin de stimuler la bonne marche de notre entreprise et pour nous permettre de circuler librement pendant une semaine et à deux roues tout en sillonnant les quartiers en totale autonomie. Denis eut la chance d’obtenir une Ramsey bleue de 49,9 munie d’un carburateur de mélange d’air Dellorto, d’un variateur de vitesse dynamique et surefficace et d’un pot de détente d’échappement en boite de Nescafé, ce qui lui permit de semer régulièrement Gabriel et sa modeste P50 Peugeot noire et poussive en creusant l’écart.

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A la traîne
Même en se couchant à plat, Gabriel ne pût combler la distance de l’écart qui le séparait de Denis

Du même coup, cette position permit à Gabriel de se gaver régulièrement de gaz d’échappement lubrifiés à 8%, de poussière sale levée par les pneus de ses roues, et de toutes les SMS charriées par le vent de l’harmattan (saletés microbes et autres saloperies). Bilan du résultat : en à peine 8 jours, orifices d’orl perturbés de haut en bas, sinus de nez bouchés et encombrés, fièvre transpirante, et bronches de poumons dans l’état d’un scotch brite après récurage d’une marmite de riz gras oubliée sur le feu.

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Résultat

Dans l’intervalle de l’entre-temps nous eûmes le loisir d’avoir la chance de présenter le Pil 2000 sur le marché de Tienfaré, petit marché de brousse de savane situé à la campagne. Après avoir embauché un interprète de traduction, nous traversâmes les étals en parcourant le marché de part en part et d’un bout à l’autre, en brandissant à bout de bras notre malle bourrée d’inventions nouvelles et inédites et en gambillant devant une horde de meutes de jeunes gamins grossissant à vue d’œil et au fur et à mesure des annonces nasillardes d’un porte voix qui nous permettait de hausser le ton. Installés à l’ombre maigrichonne d’un ridicule feuillage, le montage de l’installation de notre stand commença derechef à attirer rapidement la populasse et les badauds se montrèrent très curieux.

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Au marché de Thienfaré

Après avoir délimité notre aire de jeu, nous avons entamé une série de démonstrations de boniments qui nous permirent, en moins d’une heure, de les convaincre de l’efficacité du pilon de l’an 2000 en les persuadant, et, bien que la présentation fut parfois trop ralentie dans son débit de vitesse par la faute de la cause d’une traduction de notre langue en patois étranger quelque peu laborieuse, nous fûmes ravis d’être heureux d’avoir enfin pu renouer à nouveau avec un public qui ne s’y attendait pas et de lui avoir offert généreusement ce moment de fantaisie extravagante.

Remercions donc au passage l’équipe du CCF de Ouaga d’avoir entendu notre demande et de nous avoir soutenus par leur aide dans cette nouvelle PPPP, et soulignons que, depuis l’entame du début de notre mission, cette expérience fut pour nous la première occasion de nous retrouver confrontés à un véritable face à face avec un public d’autochtones locaux et sur un territoire tel que nous avions imaginé de le concevoir. La veille du lendemain du jour suivant, nous saisîmes la chance d’assister à la soirée "rires et chansons " du FAR (festival des soi disant arts dans la rue , qui comme son nom ne l’indique pas présent essentiellement chanteurs et comiques locaux sur des scènes de spectacles). Ceci dit nous passâmes néanmoins un bon moment fort agréable en compagnie du chanteur ZAO auteur du fameux tube ancien combattant, et toujours pas cadavéré.

Le lendemain, après quelques questions d’interview sur les radio locales,

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dans les locaux
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d’Horizon F.M

une soirée promotionnelle autours des patrimoines inventifs et absurdes fut organisée à la cafétéria extérieure de plein air du CCF (ce qui confirme que cela tend à devenir une habitude de nous inviter à la cafette) et nous nous livrâmes courageusement à la présentation des trois générations d’objets de la MGH devant un public calme et studieux bien que très concentré.

Enfin pour finir d’en terminer avec le compte rendu de récépissé de cette semaine hebdomadaire de Ouagadougou, il est à noter que nous avons tenu à offrir une ultime prestation à nos hôtes en allant présenter le Pil 2000 sur le marché de Saaba, haut lieu populaire de la banlieue des faubourgs de la ville. Il s’agit d’un marché de commerce du dimanche assez unique dans la région, car réputé pour ses spécialités culinaires et gastronomiques des plus typiques. Grâce à la complicité de notre ami Bernard Chon, enfin revenu de son retour du sahel désertique, nous installâmes notre stand de publicité commerciale au milieu du centre du marché, pour ceux qui connaissent, ca se trouve juste en dessous du plein cagnard ensoleillé.

Après avoir tracé un large cercle de forme circulaire arrondie du bout de la pointe de l’extrémité de nos chaussures de pieds, et après avoir graissé la patte à un jeune interprète de traduction vivace et dynamique en lui proposant quelques CFA, nous nous livrâmes à une démonstration d’anthologie que nous ne sommes pas près d’oublier et dont on se souviendra longtemps. Devant 250 à 300 personnes amusées d’hilarité, nous redoublâmes d’improvisations spontanées et à bon escient durant une heure, et l’unanimité des regards et des sourires nous fit oublier la fatigue de maladie et la sueur de sudation transpirée par les pores de notre peau épidermique.

Après un final bien rythmé, nous décidâmes d’un commun accord et de concert avec les autres (concert non pas dans le sens de prestation musicale, mais dans le sens d’être ensemble, ensemble ici dans le sens de groupe et non pas de formation philharmonique) de célébrer le succès de cette réussite par une dégustation des spécialités régionales locales : brochettes d’âne de baudet grillées, et ragoût de chien canin... Bien repus et le ventre gueûdé, nos estomacs calèrent sans avoir pu apprécier la délicatesse du sauté de chat félin.

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La Preuve

L’avant dernière semaine nous conduira à Bobodioulasso, toujours au Burkina et à Bamako, capitale principale du Mali. Là encore nous serons accueillis par des structures qui d’ores et déjà nous ont concocté quelques sorties de démonstration du Pil 2000 sur les marchés de commerce locaux, et ce pour notre plus grand plaisir. La suite à suivre prochainement.

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