Comme beaucoup d’autres à l’époque, le moulin offert par Mme Louven au Conservatoire a été construit à partir de roues de bois récupérées sur d’anciens rouleaux de filasse ; il convenait d’assembler deux de ces roues et d’y ajouter une bride en acier faisant office de pallier de transmission, bride que l’on démontait sur les étuveurs réformés. Le système était ensuite prolongé par une roue crantée sur un axe de fort calibre provenant de volets à bascule usagés, et le moulin pouvait être installé sur une dérivation du courant de la rivière : le mouvement fourni par la roue permettait alors d’alimenter en énergie différents systèmes astucieux.
- Etude préliminaire avant réalisation (Dessin de M. Louven, 1962)
Le moulin de M. Louven, grand-père de la donatrice, semble appartenir à la catégorie des moulins champêtres ; installé aux abords de ses plantations de lin, il permettait d’animer une série d’épouvantails à blaireaux.
Comme chacun sait, les blaireaux sont la bête noire des cultivateurs de lin ; en effet, ils ont l’habitude d’attendre la floraison du lin pour venir se « bauger » dans les tiges montantes, saccageant le temps de ce rut la majeure partie des récoltes.
- Le moulin de M. Louven revit grace au savoir-faire de l’équipe du Conservatoire.
Grâce à ce système hydromobile pour le moins original, Mr Louven avait semble-t-il trouvé une efficace parade pour la protection de ses récoltes en pratiquant une forme d’écologie avant-gardiste !
Son moulin, comme les autres moulins collectés dans la région par le Conservatoire des Curiosités, sera bientôt remis en état pour être présenté au public dans le cadre d’une exposition sur les moulins de la perruque prévue au printemps de l’année prochaine.
- Des premiers tours de roue sous le regard bienveillant de Bertrand, restaurateur au Conservatoire.