Le Fourneau, Carnets de Voyage
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Cronica Andina (1)

jeudi 17 décembre 2009, par Jackà Maré Spino

Ca y est, nous y sommes !

Invités par un festival de mimes et de clowns à reprendre notre vieux classique "Le Passant", nous nous retrouvons pour un mois en Colombie. Donc, suivant l’exemple de mon ami J Luc et afin de rétablir un peu l’équilibre géographique des chroniques, je vais, a mon tour, tenter d’apporter un témoignage sur les rues d’ailleurs...

Mais tout d’abord, un petit tour d’horizon.

J’ai 44 ans, j’ai quitté la Colombie depuis 22 ans et 22 ans plus tard je suis invité, pour la première fois, à renouer les liens avec le pays de mon enfance. Ca fait beaucoup de numéros pairs mais j’aime bien les symboles.

Nous sommes a Medellín, deuxième ville du pays, dans le cadre du festival MIMAME (jeu de mots, un peu cucu la praline, entre mime et calin). C’est leur 12eme édition et, franchement, je suis fier de mes collègues qui ont réussi, au fil des années, à donner une véritable dimension internationale à ce festival, qu’au départ n’était qu’une petite manifestation municipale. Bien sûr, la rémunération est plus que symbolique mais l’accueil est extrêmement généreux et chaleureux.

Au départ de cette manifestation, une bande de fous convaincus que la poésie du silence a sa place au milieu du chaos infernal des mégapoles (désolé pour toi mon Steph de carnage). Et ce qui est génial, c’est que la municipalité les suit à fond, car les hommes politiques ont compris que ce genre de manifestation peut apporter sa pierre dans ce qui est devenu leur obsession : la transformation de l’image de la ville.

Rappelons nous que, durant les années 80-90, Medellin était le siège social de la plus grande multinationale "mafiosa" de l’histoire. Son PDG, Don Pablo Escobar (3e fortune mondiale à l’époque) était l’empereur de la ville. Pendant que des milliers de policiers colombiens et gringos le cherchaient partout, il se promenait, les mains dans les poches, dans les rues de Medellin. Mais personne ne le trouvait. Et pour cause : 50 morts violentes par jour en moyenne. Mais aussi des centaines de commerces, plusieurs quartiers et des millions de dollars offerts par Don Pablo aux nécessiteux. Et voila comment on fabrique une narco-ville.

Mais revenons à notre sujet. Ce festival n’est pas exclusivement de rue. Comme beaucoup de manifestations sud américaines, MIMAME est un évènement intérieur-extérieur. Le but étant d’offrir au public la plus large palette de propositions artistiques et de parler à toutes les catégories sociales de la ville. Donc, les compagnies ayant la double casquette sont invitées a se produire dans les théâtres et dans la rue. La pédagogie a aussi une place importante. Chaque compagnie internationale propose un "stage" et des centaines d’artistes en herbe se bousculent pour faire partie d’un des groupes pédagogiques. C’est très motivant de voir la soif des nouvelles générations. Putain, ca fait du bien ! Au final, ça donne des journées très studieuses, des soirées spectaculaires et des nuits festives. Pour le sommeil on verra plus tard.

Bon ! Maintenant j’ai envie de plonger dans les rues de cette jungle pour y manger les plats de mon enfance.

Le 17 novembre 2009

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