Brest en Chœur
Label Z « Chorale Public »
Rien de mieux qu'une bonne séance de chant pour débuter ce final des Jeudis du Port 2012. Annabelle Froment, nouvelle chef de chœur de la chorale de Brest arrive pour la première séance de l'année 2012/2013 de cet atelier de chant peu orthodoxe. Exercices de vocalises et de rythmiques sont au programme, avant de s'attaquer à un grand classique rock « We will rock you ». Et oui, depuis que notre attachante Annabelle a découvert you tube et la guitare électrique (grâce à son fils Alexandre), l'habituée des chorales paroissiales fait entonner à ses élèves les textes engagés des Brian May, Eminem et autres Diam's. Le niveau de ces nouveaux disciples étant exceptionnels, ceux-ci sont prêts à s'attaquer à une de ces compositions personnelles écrite avec l'aide de la plume de son mari Régis, « Attrape la main ». Cette partition à deux voix est très vite maîtrisée par ces quelques 500 élèves qui peuvent dès la fin de la première séance se produire en concert ! Et là, c'est tout un programme... En tout cas, cette année 2012/2013 de la chorale de Brest promet d'être enthousiasmante et revigorante, à l'image de sa nouvelle chef de chœur. Merci Annabelle Froment, on ne manquera aucune !
La marionnette est à la fête
Le Théâtre des Tarabates « Tout...i Polichinelle »
C'est devant la Criée que les Tarabates ont installé leur théâtre. Autour d'un art plusieurs fois centenaire, la guarattelle, le Théâtre des Tarabates fait la part belle à la marionnette. Accompagné par une accordéoniste chanteuse, Philippe Saumont dévoile tout de cet art si peu connu. Alors que Guignol a quasiment disparu de nos villes et campagnes, c'est un public résolument jeune qui a profité de ce conte loufoque et décalé. A en juger par les rires et applaudissements soutenus, les bouffonneries de Polichinelle n'ont pas pris une ride et font toujours autant rêver.
Déambulation surréaliste sur le Port De'
Close Act « Saurus »
En début et fin de soirée, le Port de Commerce a connu des étranges apparitions. Des jardins de l'Académie, en passant par la grande Scène et aux rues du Port De', les passants nombreux ont pu croiser trois étranges bébêtes. Tout droit sorties de l'imagination des néerlandais de la compagnie Close Act, ces « Saurus », mi-oiseaux mi-dinosaures, n'ont pas laissé de marbre les spectateurs. Zigzagant dans la foule, picorant dans la végétation ou tentant de subtiliser quelques victuailles, les Saurus ont fait planer une atmosphère surréaliste, tout aussi inquiétante que fascinante.
Le géant d'acier témoin de l'humanité
Générik Vapeur « Waterlitz »
22h30, alors que la musique bat encore son plein sur les quais, les rampes son prises d'assaut jusqu'au cours Dajot et le Parc à Chaînes se remplit de têtes déjà en l'air, les yeux rivés sur le géant d'acier. 22h45, le totem s'éclaire puis s'éteint. Sa tête, au 19ème mètre, pivote à 360° et de son œil-projecteur, il veille comme un phare dans la nuit. 23h03 : Noir sur le port. Spécialement pour cette représentation brestoise, au biniou et à la bombarde, deux sonneurs lancent les premières notes du spectacle avant de laisser place aux rockeurs.
Waterlitz nous invite dans un voyage au cœur de l'histoire de l'humanité. Au-dessus de nos têtes, nous assistons à un défilé d'objets volants plus qu'identifiés, poétisés : squelette de ptérodactyle, reproduction du premier avion, Mini Cooper première version, Titanic aux cheminées fumantes, etc. Autant de symboles de notre évolution, de la course de l'Histoire, de ses découvertes, de ses catastrophes… Sur le grand corps d'angles et de ferraille, les images déferlent et de minuscules êtres de chairs, animés de leurs volontés, désirs, colères, dansent et gesticulent, complétant les symboles. Mais à l'échelle de l'Omni Idéal X, puis à l'échelle de l'Histoire, nos démesures reprennent leurs tailles. Minuscules humains, minuscules destins. Minuscules folies qui font les grandes dérives… Celle, anecdotique, de l'ours blanc en perdition sur son morceau de banquise. Il est bien loin le règne végétal… Plus proche de nous : le règne du capital, le règne du carton, du nucléaire et de la bourse. Les chiffres clignotent dans le rouge et les codes barres façon première Nintendo agressent nos yeux et renferment les êtres dans leurs cages. Rien n'est constant, toujours tout en mouvement. Les musiciens n'ont pas le temps de s'installer dans leurs confortables accords. Comme si le disque était rayé ou superposait les morceaux, il y a comme des vides et des crevasses dans les partitions… Pas d'extase, jamais. Pas le temps de s'épancher. La chanteuse explore tous les reliefs de son instrument, balance son texte comme l'on sauterait à l'élastique : pas pour faire joli, pas pour le plaisir, mais dans un élan suivi de rebonds, laissant la force exploser avant de s'étioler, la voix éclater avant de s'épuiser…
C'est une poétique du monstrueux qui crache de l'or dans les cieux, pendant que d'autres, derrières leurs barreaux, mettent de la marchandise en cartons, et que certains, prêts à en payer de leur vie, tentent de franchir les frontières… Les blocs de fer, d'acier et de béton nous cachent les couleurs d'une nature qui se détraque. Nous passons notre temps à courir, à acheter, à nous endetter, à frémir devant le temps qui nous manque… Les gros sous des uns se font sur les petits deniers des autres et les vies sacrifiées sont absolument partout. Mais, malgré l'urgence, lorsque Big Ben affiche 16h, il est temps de faire une pause ; c'est le « tea time » ! De-ci de-là, parmi la foule, des serveurs de thé agitent leur clochette et proposent au public de se réchauffer un peu… Restons humains ! Affirmer son humanité : voici certainement la clé des grands mouvements révolutionnaires qui ont fleuri de par le monde et habité les places sur de nombreux continents. Voici peut-être ce que Générik Vapeur tend à nous remettre en mémoire…
0h10 : Après un feu d'artifice transfigurant le géant de fer et un dernier passage du ptérodactyle, c'est le noir à nouveau. Les applaudissements sont généreux du Parc à Chaînes au Cours Dajot. Les spectateurs, l'air bluffé, semblent vouloir prolonger l'instant… Voilà qui clôt en beauté et en questionnements la 24ème édition des Jeudis du Port.
Textes : Marine Lecoutour, Emeline Jersol et Jessica Roumeur
Photos : Claire lamri, Jacques Nicolas et lefourneau.com
Jardin de l'Académie - 18h48
Label Z « Chorale Public »
(Création 2010) 60 min Théâtre de rue - Paris (75)
Annabelle Froment, chef de chœur plus vrai que nature, vient diriger la première répétition de la nouvelle chorale de Brest. Après un échauffement vocal et physique, les apprentis choristes répètent une composition de leur chef de chœur et communient dans l'allégresse du chant humaniste. Annabelle Froment n'a qu'une devise, un refrain : « Si toutes les voix du monde se donnaient la main, ensemble on se ferait du bien ».
www.labelz.fr
Espace Enfants - 19h03
Le Théâtre des Tarabates « Tout...i Polichinelle »
(Création 2007) 50 min Théâtre de marionnettes - Binic (22)
Polichinelle est chargé de défendre les opprimés, il déplace les limites, se joue d'elles, les contourne, les déplace pour mieux porter la parole du peuple. Sa stupidité lui permet avec intelligence de défier l'autorité et tout ce qui se mettra en travers de la route qu'il a décidé de prendre. Dans un esprit populaire, le Théâtre des Tarabates présente un Polichinelle où humour et tendresse se côtoient sans cesse.
www.tarabates.com
Rampe d'accès au Port - 20h02 et 22h02
Close Act « Saurus »
(Création 2005) 45min spectacle déambulatoire - pays-bas
Imaginez des bêtes géantes venues de la préhistoire qui font leur retour dans les rues de Brest. A la recherche de nourriture, ces saurus traversent la foule et viennent à votre rencontre...
www.closeact.nl
La compagnie est invitée grâce au réseau Open Out Arts auquel participe le Centre National des Arts de la Rue le Fourneau.
Parc à chaînes - 23h03
Générik Vapeur « Waterlitz »
(Création 2012) 60 min Trafic d'acteur et d'engins - Marseille (13)
L'Omni Ideal X, totem de métal, debout, vertical, constitué de 8 containers, surplombe Brest de ses 19 mètres de haut... La compagnie Générik Vapeur s'est lancée au sein du réseau européen ZEPA dans une quête artistique, un voyage permanent d'un côté à l'autre de la Manche, un voyage tel que ces millions de containers effectuent aux quatre coins du globe, un voyage qui l'a menée à la création d'un spectacle événement, une histoire racontée à l'échelle des ports de France, d'Angleterre et du monde, un pamphlet en mouvement, critique de notre société manufacturée et mondialisée. Un spectacle de survie, hanté par l'image d'un ours blanc qui dérive, loin de sa banquise, sur un iceberg de métal...
www.generikvapeur.com
Apportez votre thermos de thé pour le tea time !
Voir le journal de bord de la résidence.
La compagnie est invitée grâce au réseau ZEPA auquel participe le Centre National des Arts de la Rue le Fourneau.