C’est remplis d’émotions que nous sommes revenus d’Essouk, dimanche dernier. La présence de notre jeune troupe a été très remarquée et le spectacle très apprécié.
Récit de la première tournée de la « Calma Kidaloise » : Rendez vous vendredi dernier à 7h pour le départ. Nos 52 artistes amateurs sont tous là, munis chacun de leur natte, couverture, théière, verre, sac et bidon d’eau. Au moment où notre joyeuse troupe embarque dans la benne du camion quelques intrus tentent leur chance, car ici tous veulent assister à ce grand rassemblement annuel. Malgré le sable et les secousses, tout le monde chante durant les deux heures de brousse qui sépare Kidal, d’Essouk.
Le site est très impressionnant ; dans un paysage de rêve une centaine de tentes touaregs sont installées pour accueillir nomades, touristes, artistes et artisans.
Nous prenons place dans la notre et nous installons les jeunes dans l’école du village. Emplacement idéal, à l’écart du festival et près du puit. L’excitation monte ! Nous sommes à J-1 de la première et ici personne ne semble s’attendre à ce que nous allons leur montrer.
Le premier jour les manifestations se succèdent : présentation officielle, courses de chameaux, tendés (musique traditionnelle jouée par les femmes au rythme des pas du chameaux), joutes poétiques, groupes de musique et débat sur la culture Tamasheq (dont le théâtre ne fait pas partie).
Enfin le jour J arrive. Tout le monde a le tract mais chacun le gère à sa manière, et plutôt très bien. Mr Coulibaly, professeur au Lycée de Kidal nous suit depuis le début de cette aventure : c’est lui qui a convaincu les familles des jeunes filles de bien vouloir les laisser participer à la formation et qui s’est porté volontaire pour encadré les 52 adolescents à Essouk. C’est une personne admirable, pleine d’humour et de patience et que nous ne remercierons jamais assez de l’aide et du soutient précieux qu’il nous a apporté. Une heure avant le début du spectacle il a réunis les artistes et leur a fait raconter des blagues, tous pleuraient de rire et les ventres se sont un peu dénoués. Nous autres avons du maîtriser la foule, très peu habituée à respecter des périmètres de sécurité. Puis le spectacle a commencé par l’apparition des échassiers-oiseaux, sous des cris d’étonnement. Les scènes masquées en français et tamalsheq ont été un véritable succès, les rires couvraient la moitié du texte et les comédiens les plus à l’aise en ont profités pour rallonger de moitié leur texte (très belles impros !).
L’accompagnement musical, les chansons et les jungles ont donnés un rythme très dynamique au spectacle. Le public a été très content, un directeur de festival français, la directrice du centre culturel français de Bamako et bien d’autres nous ont félicités. Nos artistes peuvent être fiers du chemin qu’ils ont parcouru.
Nous sommes rentrés dimanche épuisés mais comblés. Maintenant il va falloir assurer la deuxième, qui se déroulera ce soir à l’occasion de l’inauguration de la maison des jeunes. La fête se prolongera tard dans la nuit, autour d’un méchoui et avec la présence de deux groupes très connus dans la région et ailleurs : Tilwat et Tinariwen.
La pression monte à nouveau et la nostalgie liée au départ proche nous gagne. Nous devons quitter Kidal dans deux jours, la suite du carnet risque donc d’être reporter à notre retour alors à bientôt.