Le Fourneau, Carnets de Voyage

DOMFRONT

mercredi 31 mai 2007

mardi 5 juin 2007, par Jean-Baptiste Magnifique

La pluie a chassé de la rue les derniers passants de l’après-midi et vidé de ses consommateurs l’unique bar encore éclairé. L’église a mis son capuchon pour éviter d’être mouillée et sur la place de la mairie, une statue de Venus expose sa nudité antique aux vicissitudes du climat ornais. Un pesant silence s’impose, celui de persiennes déjà closes et du téléviseur convié à la table du dîner. Même juché sur ses grandes échasses, le théâtre semble hors de propos dans cette cité presque fantôme, que le granit habille d’un sévère costume gris. Et la première va se jouer. Ici, sous ce ciel bas, devant le parterre des cirés, des parapluies et des Kway. Oui, la première va se jouer malgré toutes les incertitudes, au mépris des difficultés, de l’averse qui enroue jusqu’à la contrebasse, de la lumière amputée de la moitié de ses projecteurs. La première va se jouer et ce sera une belle première, un tourbillon de fantaisie dans l’apathie d’un printemps maussade.

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