Un kiosque rempli d'eau. Du public installé tout autour. Une annonce : le concert de BaroloSolo va commencer.
Le premier musicien fait son entrée. D'un pas assuré, tout sourire, la guitare en bandoulière et la bannière "BaroloSolo" à bout de bras, il est prêt, motivé, excité. Mais alors qu'il s'apprête à enjamber les rebords du kiosque pour s'installer il s'arrête tout net : il est rempli d'eau. Panique à bord ! Empétré, chargé comme un mulet, il gesticule et élabore sa stratégie. Bien décidé à jouer (mais pas mouillé) il opte donc pour une tactique des plus acrobatiques : rester au sec quelle que soit la posture dans laquelle cela le pousse...
Le second musicien entre à son tour. D'un pas décidé, violoncelle à la main, sans se poser de question, sans même avoir prêté attention à l'inondation, il entre en scène, les pieds dans l'eau... Et ça fait plouf, plaf et ça fait plof... et peu importe ! Le violoncelle, qui ne craint visiblement pas l'humidité, se met à sonner. Pour lui donc, aucune tactique, l'eau ne gâche rien, bien au contraire, plus ça fait splatch et en plus c'est bien !
Le concert commence donc comme si de rien n'était... Reste juste à gérer les contorsions anti-aquatiques du premier musicien. Il joue et chante quand il peut, comme il peut. Le pied droit sur une valise, le gauche sur un tabouret, tantôt hissé sur les hauteurs du kiosque, tantôt sur le dos de son compagnon trempé jusqu'aux os, en cochon pendu, en chat perché... il galère mais persévère !
Entre deux brasses et trois plongeons, entre de nombreuses acrobaties et quelques chansons, Île O a plongé les quelques trois-cents spectateurs du Fourneau dans les moiteurs euphoriques de son univers de cirque aquatique et musical ! Pari gagné donc pour la compagnie BaroloSolo qui achève ses deux semaines de résidence tout en succès.
Texte : Jessica Roumeur