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La petite bande passante
Création 1998
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Les compositeurs (nous, en tout cas) ont souvent été
fascinés par la musicalité de la rumeur urbaine, par
la puissance émotive de la voix humaine chantée, hurlée
ou psalmodiée dans un contexte urbain. Appels du muezzin
pour la prière, slogans des manifestants, bagout des camelots,
publicités hurlées dans les autoradios, ritournelles
des vendeurs ambulants, polyphonie spontanée des marchés,
toute cette présence vocale compose une vaste symphonie urbaine.
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"La Petite Bande Passante"
se propose de faire entendre à des badauds transformés en
public de mélomanes l'extraordinaire musicalité de la voix
humaine sortie du contexte de la salle de concert, et en utilisant le
procédé d'amplification le plus mobile possible, le mégaphone.
Léger,
petit, autonome, le mégaphone devient un prolongement de l'interprète
qui peut balayer l'espace sonore avec son pavillon très directif,
comme un projecteur de son. Il est aussi un merveilleux outil pour ausculter
et donner à écouter l'instrumentarium naturel urbain, ces
objets sonores qui nous entourent de leurs murmures, et à côté
desquels nous passons sans jamais prêter l'oreille.
Si ses bruits forment un formidable répertoire de sons, la Ville
est également le décor, le sujet de notre concert, avec
son architecture qui nous propose sa scénographie, ses habitants
transformés en auditeurs le temps d'une rencontre.
Le concert de "La Petite Bande Passante" dure environ 45 minutes
et se déroule en trois mouvements enchaînés.
Le premier mouvement sort de la chair même de la Ville, ses maisons.
Un par un, les chanteurs apparaissent aux fenêtres, aux balcons,
aux terrasses, se répondent, entourent entièrement le public,
convoqué ou surpris, puis le baignent de tous côtés
par la puissance d'un chant commun.
Le deuxième mouvement entraîne les chanteurs (et le public)
à travers les rues de la Ville pour un concert déambulatoire
: rythmique de klaxons des voitures arrêtées, amplification
par mégaphone des bruits rencontrés (cyclomoteurs, camion-poubelle,
sirènes...), improvisation à partir de musiques croisées
au hasard (autoradios, sonorisation de magasins, cloches d'église...),
encerclements, courses...
Le troisième mouvement est un final qui met en ondes un lieu choisi
à l'avance. Enfin ensemble, nos 8 chanteurs forment une image commune
et, s'appuyant sur un orchestre virtuel diffusé par un système
à large bande passante, entament une polyphonie complexe reprenant
les différentes couleurs sonores et musicales rencontrées
depuis le début du concert.
Revue
de presse - Fiche technique
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