Artonik
La rue est dans le pré

Pique-nique avec Artonik

Expérimentation publique sur le cours Dajot à Brest

Charmante scène de pique-nique, à l'ombre des arbres du cours Dajot : les spectateurs sont assis dans l'herbe autour de nappes à carreaux rouges et blancs. Alain Beauchet et Caroline Selig (codirecteurs artistiques d'Artonik), présentent le thème de « La rue est dans le pré » et indiquent que seuls des extraits seront présentés. Dans sa version finale, le spectacle sera joué dans une rue commerçante : boutiques, bureaux et fenêtres d'immeuble entreront dans le jeu des personnages.

Ouverture : « Les Français ne sont pas paresseux »

En guise de hors-d'oeuvre, un extrait de discours de Jean-Pierre Raffarin. Les acteurs déboulent dans le pré en se plaignant de ne pas avoir de temps libre ; ils interpellent rageusement le public : « vous êtes bien, vous, sur l'herbe ! ». Soudain, une radio annonce que les salariés bénéficieront désormais de deux semaines de congés payés. Cris de joie et embrassades viennent marquer ce moment de bonheur. Munis de leurs valises et de leurs transistors, les nouveaux vacanciers prennent place parmi les spectateurs. Quelques extraits en images...

La mode à la plage

Une plagiste vêtue d'une robe en éponge rose et orange avance, hésite un moment puis pose son transistor devant nous. Elle étale sa serviette et dispose autour d'elle chapeau, crème solaire, vaporisateur, magazine de mode. C'est justement ce dont il est question à la radio. Doit-on tolérer le monokini ? Fernandel, « en tant que méridional », affirme qu'il « ne répond pas de ce qui pourrait arriver » s'il croise une midinette ainsi (dé)vêtue.

Le plein-air c'est la santé

Extraits radiophoniques : dans une gare, des voyageurs sont interrogés : où partez-vous ? combien de temps ? Rappelons que le fameux « billet populaire de congé annuel » (mis en place en 1936) permit à de nombreux travailleurs de partir en vacances. Les acteurs-danseurs, que l'on imagine tout juste débarqués du train, déballent leur matériel de camping et s'installent confortablement sur des chaises pliantes. Eloge des joies simples du plein-air...

Intermède : jeux de ballon

Tout à coup, d 'énormes ballons multicolores rebondissent dans le pré. Les acteurs se font des passes, les spectateurs participent de bon coeur et la tranquille scène de pique-nique prend vite une tout autre tournure !

 

Les conflits sociaux des années 1960

Deux jeunes hippies sont assis sur une borne en béton, au bord de la route. Ils se désaltèrent et déploient une carte routière. A la radio, on entend la nouvelle de l'assassinat de JF Kennedy puis le célèbre discours de Martin Luther King : « I have a dream ». Ce rêve, c'est aussi le LSD et les acides. La scène se clôt sur l'évocation des manifestations étudiantes de mai 1968.

Intermède : cours de gymnastique

Les comédiens convient le public à faire quelques mouvements de gymnastique pour garder la forme, le tout en rythme et en musique !

La conquête de l'espace

Sur le thème musical de « La Guerre des étoile », un homme-grenouille fait son entrée, drapé d'un filet de pêche. Des journalistes relatent la conquête de l'espace par les géants américain et russe, le lancement de la fusée Apollo, les premiers pas de l'homme sur la lune. Tous les projets les plus fous semblent désormais réalisables... Le pêcheur évolue en apesanteur et se prend à faire quelques pas de danse classique avec ses palmes.

La libération sexuelle

Un homme, deux femmes, plusieurs possibilités. Ces jeunes gens semblent déterminés à profiter pleinement de leur liberté... Une scène de séduction prend place autour d'un séchoir à linge, où chacun joue tour à tour le rôle de séduit / séducteur.

Final : M'accorderez-vous cette valse ?

Pour finir cette expérimentation publique dans la convivialité, les spectateurs sont invités à danser. Une deux trois ...

Texte : Camille Poiraud / Photos : lefourneau.com