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A Morlaix, l’horizon s’assombrit pour le théâtre de rue

21 janvier 2011 - Actus

En Pays de Morlaix les tracas continuent pour les arts de la rue : en modifiant à la main les documents déjà signés et paraphés par les autres partenaires, le Président et la Vice Présidente Culture de Morlaix Communauté viennent de provoquer l’invalidation de la convention pluriannuelle 2010-2011-2012-2013 du Centre National des Arts de la Rue le Fourneau !

Cette convention avait pourtant été adoptée à l’unanimité par le Conseil de Morlaix Communauté du 8 février 2010 (délibération n° D 10-17). Mais par un courrier du 1er octobre 2010, le Président de Morlaix Communauté annonçait ne plus vouloir la signer dans sa forme actuelle, demandant alors un temps de consultation des élus communautaires avant de s’engager auprès des co directeurs du Fourneau et des autres partenaires à préciser la position de Morlaix Communauté pour le 24 novembre.

Un vent d’optimisme flottait toutefois au soir de la table ronde de ce 24 novembre qui venait de réunir le Fourneau, Morlaix Communauté, le Ministère de la Culture (DRAC Bretagne), le Conseil Régional de Bretagne et le Conseil général du Finistère. La forte baisse envisagée en octobre par Morlaix Communauté était réduite à 10 000€, son Président prenait l’initiative d’un rapprochement avec la Maire de Morlaix, la convention pluriannuelle du Fourneau était dès lors applicable, assurant ainsi la venue de tous les financements croisés pour le Mai des arts, les résidences et le FAR.

Mais voilà qu’à la mi-décembre, au moment de signer les 7 exemplaires du document déjà paraphés par les Présidents du Conseil Régional de Bretagne, du Conseil général du Finistère et les Maires de Brest et Le Relecq Kerhuon, le Président et la Vice Présidente culture de Morlaix Communauté modifient de manière manuscrite les termes de la convention. Ils y inscrivent une baisse progressive de leur subvention, à savoir : moins 10 000€ en 2011 qui se transforment en moins 20 000€ en 2012, et moins 30 000€ en 2013 !

La suite était prévisible : dans un courrier daté du 13 janvier 2011 et adressé à l’ensemble des signataires, le Directeur Régional des Affaires Culturelles de Bretagne nous signale, d’une part que les termes de l’accord collectif ont été modifiés, d’autre part que l’annonce d’une baisse de la subvention par l’un des partenaires financiers ne permet plus de maintenir les équilibres budgétaires prévus initialement. Il juge dans ce contexte impossible la réalisation des objectifs inscrits dans la convention concernant l’action du Fourneau dans le Pays de Morlaix et, tout particulièrement la pérennité du FAR.

C’est donc un retour à la case départ pour cette convention qui était en chantier depuis novembre 2008 suite à la diminution drastique de 60 000€ exercée par la nouvelle municipalité de la Ville de Morlaix...

Au delà de la remise en cause des arts de la rue dans le Pays de Morlaix, cet acte unilatéral de dernière minute effectué par Morlaix Communauté, sans en informer les autres partenaires, a pour conséquence immédiate la fragilisation d’un établissement culturel d’envergure régionale, nationale et internationale..

Le 21 janvier 2011, 9h33
Michèle Bosseur et Claude Morizur
co-directeurs du Centre National des Arts de la Rue le Fourneau

13 commentaires

  • 21 janvier 2011 16:01, par franboise

    Et voilà le gâchis...à lire ce mémo, on se dit que c’est plutôt ridicule : ce sont de petits sous quand même, qui conduisent à donner un coup de penn baz aux arts de la rue...10 000 €, puis 20 000 et encore 30 000 € de baisse, quand dans le même temps on lit dans la presse la présentation d’un projet avec de sempiternels vieux bateaux farcis aux chants de marins...le tout pour un budget avoisinant les 700 000 € au bas mot, projet initié et porté par le secteur économique du pays de Morlaix, avec la bienveillance et le regard bonasse des édiles de tout bord...et pas de sous pour les arts de la rue ???
    Le pognon...dans la poche des patrons ! Et maintenant, en plus ils se mêlent de divertir généreusement le peuple, à leur sauce trad’...Subversifs les arts de la rue, dérangeants ? Empêcheurs de tourner en rond comme des p’tits bateaux ? Et le stylo qui barbouille des conventions comme on corrige des cahiers d’écoliers, il ne pouvait pas plutôt signer le chèque pour en finir et éteindre le ridicule de cette affaire ?
    Mais de qui se moque-t-on ?

    Franboise

  • 21 janvier 2011 18:03, par Fabrice Grossi

    Je vous soutiens.

    Fabrice Grossi,
    élu municipal de Plouézoc’h

  • 21 janvier 2011 18:47, par dgé

    En ces temps de crise et de mépris affiché des classes dominant le bon peuple du haut de ses stock options, ce bon peuple ne va-t-il pas finir par ressentir un besoin irrépressible de hisser à nouveau la machine de monsieur Guillotin ??? Que des têtes tombent !!! Vite.

  • 21 janvier 2011 19:04, par Pascal Pellan

    À lire votre article on a encore devant nous un exemple édifiant d’un acte politique, fait par des politiques, bien hypocrite : un bel exemple qui donne envie de faire confiance, non ?
    Agissons, je vous soutiens

    Pascal Pellan

  • 21 janvier 2011 19:16, par Chtou

    Quand on sait tout le travail effectué par le Fourneau pour les Arts de la rue en Bretagne et en France, quand on sait la valeur du FAR pour les compagnies bretonnes qui y trouvent un lieu d’exposition professionnel privilégié sur leur propre territoire, quand on connaît le professionnalisme de l’équipe brestoise qui mène cet événement culturel toujours innovant et plébiscité par le public... on est atterré.
    On est révolté.
    On voudrait rendre plus évident encore aux yeux de Morlaix communauté ce privilège culturel que vit le public Morlaisien, cette chance d’avoir à leur porte le festival d’Arts de rue le plus à la pointe de la création de la région, porté par un CNAR dont la qualité et le travail sont indiscutés sur tout le territoire national.
    Est-ce donc que Morlaix communauté est sourd et aveugle ?
    Je ne le pense pas.
    J’aimerais donc bien savoir ce que ces attaques dissimulent, ce qu’elles préparent en vérité, en un mot quelle vision culturelle ces gens ont à nous proposer.
    Gageons qu’elle soit à l’image de leur capacité à concerter les acteurs culturels et à respecter les principes d’honnêteté qui fondent la démocratie : médiocre.

    Gildas Puget,
    comédien, metteur en scène, compagnie Qualité Street.

  • 21 janvier 2011 19:16, par Paco Bialek

    Manière de gougnafier arrogant qui n’hésite pas à pointer d’un doigt populiste le montant accordé : « Beaucoup d’élus et de particuliers s’interrogent depuis longtemps sur ces montants et sur l’attractivité des spectacles. » Le Télégramme, 10 nov 2010... la guerre est ouverte et il est sûr de la gagner...

    Paco Bialek

  • 21 janvier 2011 21:24, par Christophe Hanon, marionnettiste, La Maison Périeux

    Un événement d’une telle ampleur en qualité, en richesses de rencontres, de rassemblements, de découvertes, de surprises ... J’y ai pour ma part découvert les arts de rue.
    On ne biffe pas des accords aussi salement...
    non, pas là, pas eux, s’il vous plaît.

    Christophe Hanon
    Comédien, marionnettiste de la Maison Périeux

  • 21 janvier 2011 21:33, par Kidour

    Réponse à Franboise
    Tout ceci est bien malheureux ! De là à en dénigrer les fêtes maritimes ???
    Regardez le programme des Temps fêtes à Douarnenez
    http://www.tempsfete-dz.com/
    ou la qualité et la place des arts de la rue était bien présente. Et un final avec un final de Carabosse
    http://www.tempsfete-dz.com/accueil...
    Autre exemple le carnet de voyage oral de Tablantec sur Mari-Lizig dans le cadre de la fête de la Bretagne
    http://www.fetedelabretagne.com/int...
    Et relaté sur le site du Fourneau grâce à notre HGM Yffic.
    /carnetsdevoyage/-Tablantec-fete-la-Bretagne-.html
    Ne nous battons pas les uns contre les autres.
    Votre combat est juste ne dévalorisez pas celui des autres.
    Merci.

  • 21 janvier 2011 22:44, par Mathieu Maisonneuve

    Bonsoir à vous,
    le travail évident, sensible et riche que représente celui fourni par le Fourneau, dépasse largement les frontières régionales...en tant que directeur de l’Usine - lieu conventionné dédié aux arts de la rue, premier équipement culturel de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse et en tant que adjoint à la direction de la saison et du festival historique de Ramonville, je suis particulièrement surpris de cette nouvelle, et de la méthode employée ! Cette annonce soudaine va mettre en péril un pilier essentiel de la création liée à l’espace public aujourd’hui, ce qui aura des conséquences au niveau national, voire international.
    Sachez bien, amis du Fourneau, que je pense bien à vous !!!

    Mathieu Maisonneuve
    directeur de l’Usine, lieu conventionné dédié aux arts de la rue de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse,

  • 22 janvier 2011 01:34, par La Patriótico interesante

    Santiago de Chile,

    Señores … :
    Con esta carta queremos dar fe del valor fundamental que ha tenido Le Fourneau,
    Centre National des Arts de la Rue en Bretagne (Francia), para el desarrollo de nuestra
    compañía de teatro, La Patriótico Interesante (Chile).
    La relación de ayuda y apoyo se remonta al año 2007 cuando Le Fourneau
    cofinanció la primera gira internacional de la compañía con su espectáculo, “El Jabalí,
    Magnífica versión popular de Ricardo III”, desarrollando 10 funciones en la región de
    Bretaña, con gran éxito. Esto fue de gran importancia para La patriótico Interesante en
    cuanto establecer un trabajo profesional artístico y de producción de estándares de
    calidad internacional. Además abrió un circuito de difusión del trabajo artístico
    internacional en Europa y en Latinoamérica, considerando que en chile no existen aún
    circuitos de teatro de calle.
    En el 2008 participaron como acompañantes en la creación de nuestro
    espectáculo “Kadogo, Niño Soldado”, y la gira de difusión, en 2009, del mismo
    espectáculo.
    Luego y durante los años 2009 y lo que va de 2010, se ha mantenido una
    permanente comunicación y difusión del trabajo artístico de la compañía, lo que nos ha
    permitido crecer significativamente y poder presentarnos en grandes festivales
    internacionales, convirtiéndonos de paso en un modelo de gestión para las compañías
    jóvenes de teatro de calle de nuestro país.
    Podemos afirmar con toda certitud que jamás se hubiera podido producir este
    verdadero salto artístico y de gestión de La Patriótico Interesante, en las condiciones que
    en chile se desarrolla el teatro callejero y el arte en general, sino hubiéramos contado con
    los sistemas de producción, difusión y festivales que Le Fourneau, generosamente y sin
    otro interés que nuestro crecimiento artístico y humano, ha puesto al servicio de nuestro
    desarrollo, entregándonos además herramientas de gestión y difusión que hoy nos
    permiten emprender grandes desafíos de manera autónoma e independiente.
    Todo lo anterior ha significado la creación de vínculos humanos y artísticos
    indestructibles entre Chile y Francia, que han trascendido incluso las fronteras de Le
    Fourneau, alcanzando a otras instancias y grupos en Francia. Vale mencionar la amistad y
    apoyo permanente que hemos recibido de compañías cómo Generik Vapeur y Oposito y
    festivales cómo Vielles Charrues o Aurillac. Amistades que sin la ayuda y compromiso de
    Le Fourneau con nosotros jamás se hubieran dado.
    Nuestra amistad y compromiso con Le Fourneau se ha forjado al calor del trabajo,
    la confianza y los buenos resultados, por esto toda nuestra solidaridad y deseos de que
    su trabajo crezca y se perpetúe por el bien de la cultura y la población tanto de nuestra
    querida y hermana Francia como de nuestro país, Chile.

    Ignacio achurra, Director
    Katiuska Valenzuela, Productora General
    La Patriótico interesante

  • 22 janvier 2011 11:15, par Alain David

    Le Festival des Arts dans la Rue appartient au patrimoine morlaisien

    Lors du débat organisé l’année dernière dans le cadre du FAR, j’avais demandé aux élus politiques présents que, face au désengagement de l’Etat, les collectivités territoriales ne transforment pas leur soutien à l’action culturelle en variable d’ajustement des difficultés financières ainsi créées.
    C’est malheureusement trop souvent ce que l’on peut constater tant au niveau des régions que des départements, des communautés ou des communes.
    A Morlaix, après la purge imposée aux associations, la remise en cause de l’excellent travail réalisé au théâtre, c’est maintenant le FAR qui est dans le collimateur.
    Pourtant sa qualité et son succès sont reconnus par tous. Son audience a depuis longtemps dépassé les limites du département et de la région. C’est devenu un évènement de portée nationale voir internationale qui participe fortement à l’attractivité de la communauté.
    Avec le Mai des Arts dans la rue et le FAR, le Fourneau a su à la fois mettre cette forme de culture à proximité des populations et en assurer l’accès au plus grand nombre.
    Manifestation gratuite, le FAR a su, dans ces temps de grandes difficultés pour la population, demeurer à la fois une possibilité de rassemblement convivial pour les habitants de la région morlaisienne et un moment de rencontre naturelle avec les férus des arts dans la rue et les estivants.
    Le FAR est donc, au fil des ans, devenu une composante forte du patrimoine morlaisien. Aucun élu communautaire ou municipal ne peut donc normalement ni le dénaturer ni le faire mourir à petit feu.
    Au vu de l’importance de l’enjeu, il importe de faire taire les égos et de faire cesser les querelles entre la ville centre et la communauté. Car, certains l’auraient ils oublié, Morlaix est l’une des communes de Morlaix-Communauté.
    Peut être est-il temps de prendre en compte l’avis des professionnels, des bénévoles et de la population qui, eux, n’auront d’autre intérêt que l’avenir du FAR.

    le 20.01.11
    Alain DAVID
    ancien maire-adjoint de Morlaix

    P.S. J’ai expédié cet article aux journaux locaux avant de connaître la position, prévisible, de la DRAC. Raison de plus pour vous manifester mon total soutien.

  • 22 janvier 2011 14:12, par Jackà Maré Spino et le Puzzle Théâtre.

    En tant qu’artistes qui évoluent dans l’espace public nous nous sentons plus que consternés. Ce genre d’attitude et cette manière de procéder sont la conséquence d’une politique mise en place à l’échelle nationale. Il s’agit de la politique de ceux qui se sentent menacés par la culture, de ceux qui ne veulent pas voir les populations libres et épanouies, de ceux qui considèrent que l’être humain est fait seulement pour servir et pour consommer. Ces hommes et femmes politiques qui, soit disant, agissent pour la France ne sont même pas conscients du tort qu’ils lui causent. C’est en raison de leur politique que la France recule au niveau international car elle lui fait perdre son identité. Au nom de la mondialisation ils veulent créer une France quelconque ; ils veulent la niveler par le bas. Le sectarisme politique génère de l’aveuglement. Nous pensons que le temps des incantations est révolu. Il est nécessaire de passer à l’action. Il est urgent de mettre un frein au démantèlement de cette politique culturelle qui génère tant d’admiration à l’étranger car demain ce sera trop tard. Empêchons-les de nuire. Nous ne sommes pas seuls. Nous avons avec nous tous ceux qui considèrent que la nourriture de l’esprit est aussi vitale que la nourriture du corps. Passons à l’action ! Mobilisons nous.
    Par ailleurs : est-ce légal ce qu’ils ont fait ?

    Jackà Maré Spino,
    Puzzle Théâtre.

  • 25 janvier 2011 07:23, par Le Fourneau

    Note de la rédaction du fourneau.com :

    Le dossier paru dans l’Ouest France du lundi 24 janvier 2011 sous le titre "Festival des Arts de la rue : Yvon Hervé tape du poing sur la table" " a provoqué un afflux de réactions tirant à boulets rouges sur le Président de Morlaix Communauté .

    Avons pris le parti de ne pas diffuser sur notre site ces commentaires directement liés à un article OFrance qui propose par ailleurs son propre forum public.