16h16, Place de la Liberté
La performance d’Ex Nihilo prend la forme d’une chorégraphie intensément physique et réactive. Dix danseurs arpentent énergiquement l’espace d’un cercle tracé à la craie, dans une mise en scène stylisée à la mesure de cet acte insolite, trouvant grâce dans un choix artistique rondement menée et entièrement assumée.
Confrontée à l’état d’urgence, la troupe de danseurs, corps plongeant et roulant dans les vagues d’eau qui ruissèlent le long de la pente, retient notre attention jusqu’au bout d’un après-midi de pluie torrentielle.
Citadins anonymes tentant d’échapper au cercle prison, symbole de ce trajet de ville et de routine, ils se croisent, s’écartent et se dispersent le long d’axes invisibles avant de se reformer en une foule précipitée dans un mouvement collectif, soudain stoppée net dans son élan.
La tension en suspens sur les sons planant de la musique live de Pascal Ferrari et Patrice de Benedetti, nous sommes transits de sensations, de froid et d’empathie pour cette foule sensible entraînée dans une danse de transe et fluide au coeur de la tempête faisant rage sur la place de la Liberté. Sa présence compacte ou dissolue, mobile et souple capture la réceptivité du public errant, encore amassé à cet endroit.
