La pensée de Bond est ici assez virulente pour créer du théâtre. En effet par extrapolation d'une dialectique implacable, les conclusions de ce que pourrait être " l'équation contemporaine de l'humanité " nous sont servies avec une froideur poétique. La théatralité naît du regard singulier, exacerbé, posé sur notre quotidien de citoyen. Pour toujours rester simple et lisible, l'auteur construit une logique politique et philosophique bâtissant une vigilance qui nous concerne. Notre quotidien est épluché, nous prenons le recul qui nous rend juste… nous nous sentons un peu plus intelligent, un peu plus libre après cette lecture, cette écoute.

Voici un texte à processus, qui déborde lentement les schémas de pensée consensuels. Voici un théâtre de la pensée pure, s'assumant comme politique tout en risquant le débat, la contradiction. Les raisonnements agissent avec tendresse sur ce qui nous inquiète, nous échappe, nous harcèle : cet état du monde qui fuit, que nous devrons laisser à ceux qui naîtront. Bond nous confit au creux de l'oreille les notions (armes de l'esprit) qui nous apaisent devant la trilogie acerbe de la cité moderne : état/médias/machines.

Partenaires :
La Grand Logis - Bruz / Compagnie Dérézo
Avec le soutien du Fourneau, Scène conventionnée Arts de la rue [en Bretagne]