Petite entrevue avec Paul Bloas
"Si les marins sur l'eau
voient s'avancer les ports
Nos dormeurs vont s'enfuir vers une autre Amérique"
C'est sa phrase, celle qu'il
garde en mémoire. Et ses dormeurs, ils ont écumé les mers et se
sont arrêtés, et se sont couchés, cachés dans les ports. Seulement
pour un temps...
"Aujourd'hui,
mes dormeurs sont à Madagascar"
Les oeuvres de Paul Bloas sont
éphémères, mais elles ne disparaissent pas, elles s'enfuient, et
renaissent un peu plus loin.
"A Madagascar, je me suis installé
dans les ruines de la légion. D'après les habitants des alentours,
cet endroit était sacré, il dominait l'océan Indien, la mer d'Emeraude.
C'était un endroit stratégique pour la légion. Et de loin avec ces
ruines, t'as l'impression de voir un gros dinosaure... Les gens
étaient tellement étonnés de voir mes 40 personnages, les oeuvres
d'art ça se trouve dans les musées..."
L'eau tisse les liens
"Je construis en permanence une fresque.
En visitant des lieux, en rencontrant des gens, j'essaie de trouver
ce qui peut se rapprocher, comment ça peut fonctionner... Et puis
ensuite je commence à construire une peinture, deux peintures. Il
y a une espèce d'alchimie qui s'installe".
L'eau, c'est le lien qui crée l'alchimie,
qui rejoint les éléments, parfois mêmes contradictoires. Chez
Paul Bloas, elle est sacrée et paraît
être la cause de tout. Sur ses travaux de Madagascar, elle pose
en relation directe l'homme et la machine.
L'eau n'est-elle pas ce bleu profond,
ce bleu océan, présent dans chaque oeuvre ?
"Je peins avec mes émotions, avec ce que je ressens."
Peut-être que le bleu, il vient de ses yeux, tout simplement !
Paul Bloas repartira à Madagascar, pour y
réaliser un court métrage expérimental avec la collaboration du
groupe de rock Noir Désir. Ensuite, à Bordeaux, ses dormeurs videront
leurs poches... Mais que vont-ils dévoiler ?
Propos recueillis par Kevin
Morizur
"Le mess des officiers..."
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