19h30 : la soirée démarre en grande pompe avec la Musique des Equipages de la Flotte en costume de cérémonie et au grand complet. Tout y passe, La Mer de Trenet comme le thème de Mission Impossible ou Take Five de Dave Brubeck. Le tout est un peu rigide, mais peut-être est-ce dû à l'uniforme...
Une autre fanfare prend le relais, dans un style diamétralement opposé. Les lycéens anglais du Springwood High School Concert Band ont un jeu de scène très particulier, qui consiste à se lever brusquement lorsque c'est leur tour de jouer. Ce qui a l'avantage de leur attirer les faveurs d'un public aussi étonné que mort de rire.
	On aurait tendance à l'oublier, mais aujourd'hui c'est la fête à l'Abeille Flandre. Le remorqueur le plus connu de France vient donc se rappeler aux fêtards et vient accoster près de la scène Grand Large. A son bord, un bagad tente de se faire entendre du public tenu à distance par des barrières de sécurité. Enfin, il vaut mieux ça que de tomber à l'eau...
L'eau, les anglais d'Avanti Display en ont à revendre. Mais ils sont assez gentils pour en arroser le public gratuitement. Le titre de leur hilarante prestation, The Spurting Man, ("l'homme qui jaillit") aurait pourtant dû mettre la puce à l'oreille des plus avertis...
	Rangez-vous! Voici Socrate et Sécotine, les deux hystériques de service. Mythique Mi-Toc, c'est une sorte de scène de ménage poussée à son paroxysme, qui dégénère bien vite en bataille rangée, avec char d'assaut et grenades à main. Mais soudain, sécotine se met à jongler avec les grenades... ce qui ne suffit pas à désamorcer la colère de son tortionnaire.
	Les Grooms ne sont pas seulement des chanteurs confirmés, ils sont également de bons musiciens... et le font savoir. Ces cabots entraînent la foule dans un opéra itinérant, La Flûte en Chantier.
Il nous vient de Gascogne, Michel Macias, et on est bien content qu'il n'ait pas raté son train, parce que sans lui et ses musiciens (basse, guitare, batterie) la fête aurait été moins belle. Une de ces façons de mélanger le bon jazz et les musiques populaires (avec un goût prononcé pour le cajun de Louisiane) qui ferait danser une statue!
22h30 : les Alamas Givrés présentent Givropolis. Un monde à la fois rétro et futuriste, une ambiance oppressante et administrative. Des personnages hystéro-schizo-paranos, qui ne cessent de bouger dans tous les sens selon une chorégraphie réglée comme un coucou suisse.
	C'est la folie, un proprio véreux croise un tueur en série spécialisé dans les chauffeurs de taxis, des animateurs de télé déballent leur discours médiatique sans souci de leurs invités. La fin est une catastrophe naturelle, un tremblement de terre, une éruption volcaique qui tient dans 25 mètres carrés. Chapeau!
C'est devant une marée humaine que Denez Prigent fait son entrée sur scène. A ce stade, ce n'est même plus un franc succès, c'est un triomphe!
	Minuit : feu d'artifice. Le vent porte les étoiles juste au-dessus de l'Abeille, comme pour lui souhaiter un bon anniversaire. On n'a pas tous les jours vingt ans...

Textes et Photos : Martin Granger et Richard Masson