Lieux Intermédiaires
Le Fourneau, Lieu Intermédiaire ? |
Le Rapport Lextrait |
Le colloque à Rennes |
Rennes, le 14 décembre 2001
Le rapport de Fabrice Lextrait intitulé "Friches, laboratoires, fabriques, squats, projets pluridisciplinaires..." donne lieu à des séminaires décentralisés en présence de Michel Duffour, Secrétaire d'Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, d'artistes, d'élus, ainsi que des représentants d'associations et de services déconcentrés de l'Etat. Le 14 décembre 2001 à Rennes, Le Fourneau était appelé à faire part de son expérience de "Lieu intermédiaire" dans le cadre de la rencontre des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire , en compagnie du chorégraphe Loïc Touze, de l'administratrice du Théâtre du Radeau et d'un représentant de Dromesko. |
Nos interventions Fourneau ont porté sur :
A votre écoute |
Le programme de la journée les participants par là :
[http://www.culture.fr/culture/actualites/rapports/lextrait/progRennes.htm]
RENNES (35). A côté des grands temples de la culture officielle, la création artistique émerge aussi de lieux conçus pour un tout autre usage. Des usines désaffectées aux vieilles granges devenues inutiles, de plus en plus de sites inoccupés deviennent théâtres, ateliers ou salles d'exposition. Le ministère de la Culture a souhaité encourager ce mouvement. Michel Duffour à Rennes Il le fait savoir par la voix de Michel Duffour,
secrétaire d'Etat au Patrimoine et à la décentralisation
culturelle, qui a engagé voici un mois et demi un tour de France
des régions. Il était vendredi à Rennes, où
il a rencontré une centaine d'artistes de Bretagne et des Pays
de la Loire, qui créent dans des « friches ». Les critères Qui bénéficiera de ces attentions ? « Les critères échapperont naturellement aux canons de la création artistique officielle, nous ne décernerons pas de label », précise Michel Duffour. Les conditions : un artiste (ou des) professionnel, utilisant ou recherchant un lieu non conçu pour la culture, et dont le projet est intégré dans une politique culturelle territoriale (ville, communauté de communes). |
Les arts de la rue se
mitonnent au Fourneau Depuis 1995, le Fourneau, installé dans un ancien dock du port de commerce de Brest, permet aux compagnies de saltimbanques, bateleurs et autres acteurs du pavé, de mitonner leurs spectacles. Le seul « lieu de fabrique » de l'Ouest anime aussi, via Internet, le petit monde des arts de la rue. Autrefois, c'était une sorte de soupe populaire. Les ouvriers s'y retrouvaient le soir. « Mon grand-père, quand il rentrait de la Pyrotechnie de Saint-Nicolas, nous disait ce qui se racontait au Fourneau. Pour moi, c'est devenu un lieu mythique, mystérieux, où la vie de la rue devenait une histoire. » Le Fourneau s'est imposé à Claude Morizur quand il a fallu trouver un nom à ce hangar désaffecté du port de Brest, dont il voulait faire avec Michèle Bosseur, sa complice une « fabrique », un lieu de création artistique pour les compagnies SDF qui battent le pavé à travers la France. Grains de folie Tout a commencé au début des années 80. Au Relecq-Kerhuon, la commune qui prolonge Brest le long de l'Élorn, deux instits, Michèle Bosseur et Claude Morizur, créent un festival d'art artisanal qui attire jusqu'à 50 000 personnes, en 1987. Pour mettre un peu d'ambiance, ils invitent des compagnies de théâtre de rue. La fête délire de 4 h du matin à minuit. Une complicité se noue avec Oposito, une compagnie de Seine-Saint-Denis. Ainsi naissent les « Grains de Folie », un rendez-vous annuel, un carrefour de création, d'innovation, d'expérimentation de spectacles hors normes, déjantés, souvent dérangeant, mais défrichant toujours les sentiers oniriques de l'imaginaire. Mais, alors que les arts de la rue se sont imposés dans le paysage et ont obtenu l'attention bienveillante du ministère de la Culture, Michèle, Claude et Oposito ressentent le besoin de donner une assise à leur démarche. Ils investissent, en 1994, un entrepôt désaffecté pour en faire une fabrique de spectacles, un lieu de création. « Nous tenons notre légitimité des artistes, des créateurs, des compagnies. » Mise devant le fait accompli, la Communauté urbaine de Brest obtempère. « Le port de commerce, c'est la ville d'en bas, le Brest des dockers, c'est très pratique. Le matériel, les grues, les entreprises, tout est à proximité. » Le Fourneau prospère, accueille en résidence des compagnies, anime l'été, pour le compte de la mairie des Brest, les « Jeudis du port » et, à Morlaix, le Festival des arts de la rue (Far). Il se fait subventionner par les villes, le département et la Région. La vétusté du local, obligera cependant le Fourneau à déguerpir et à se retrouver sans toit, en 1997. L'association trouve refuge sur le Net ! Iffic Cloarec, ingénieur en informatique, crée un site (1) qui permet au Fourneau de continuer à vivre et à faire vivre les arts de la rue. En avril 1998, le Fourneau trouve un nouvel entrepôt, toujours sur le port de commerce, face au magasin où il a installé ses bureaux et ses ordinateurs et où le public peut venir se connecter librement. Le Fourneau devient officiellement Espace culture multimédia (ECM). Plus de huit cents personnes visitent quotidiennement son site en continuelle évolution, en perpétuel mouvement. Aujourd'hui, alors qu'ils savent qu'ils devront à nouveau déménager dans quelques mois, dans quelques années, Michèle et Claude aspirent à voir Le Fourneau promu Centre national des arts de la rue, c'est-à-dire une structure officiellement reconnue et financée par le ministère de la Culture « Ce n'est pas pour nous. Nous ne sommes que des fusibles. Nous protégeons les artistes et leur liberté. Seuls, ils ne peuvent rien. » (1) www.lefourneau.com Bernard RICHARD. |
L'intégralite du Rapport Lextrait est consultable par
ici :
[http://www.culture.fr/culture/actualites/index-flextrait.htm]