Les Rias, Carnet de voyage en Pays de Quimperlé
Au revoir temporaire à Quimperlé
Mercredi 29 août, journée - Quimperlé, Scäer
« La ville tarde à sortir de sa stupeur suite à l'événement d'hier soir. Aujourd'hui, elle va pouvoir se reposer car le Festival se déplace dans la commune voisine de Scaër.
14h, Coat-Kaër, Quimperlé
Avant de remonter la rivière Isole, je décide de sortir de son lit pour une dernière visite au Coat-Kaër, quartier général des RIAS. Le lieu semble plus calme car une partie de l'équipe est depuis le matin en plein montage technique sur le Grand-Champ qui accueillera, ce soir, 3 nouveaux spectacles. Dehors, un petit crachin voile temporairement le soleil.
Les anglais, « so great-british » de la Compagnie Wet Picnic viennent d'arriver et prennent des informations sur leur itinéraire vers Scaër. Je me retrouve face à un paradoxe : alors que les comédiens viennent de traverser la Manche, c'est pourtant à un test de solidité des Transat(lantique)s que s'activent, consciencieux et imperturbables, les bénévoles du Fourneau.
Laissant les Wet Picnic à leur trajet routier et les bénévoles à leur travail, je rejoins la ville-basse pour attaquer ma remontée fluviale de l'Isole. Direction Scaër où il me faudra trouver le Grand-Champ dans une commune (la plus grande du Finistère en superficie) où l'on ne rechigne jamais devant la démesure : Scaër, sa Cavalcade et ses chars, ses 6 heures festives de course à pied, ses 600 ha de forêts et ses sentiers. Un extrait du palmarès communal qui compense le léger effroi montant en moi à l'idée de me retrouver au pied des Montagnes Noires. Ce nom sonne comme le présage d'un univers impitoyable pour la chimère que je suis mais il me tarde d'y arriver. Je ne crois pas me jouer un film dans ma tête… excepté « Scaër y movie », peut-être !
17h, Scaër. L'acte 2 se prépare
Jamais je ne m'étais autant enfoncé dans les terres et l'air iodé pourrait, ici, me manquer. Le petit crachin qui jouait un rôle d'humidificateur naturel a laissé place à un soleil encore discret. Ici, les gens disent que ça va se lever ce soir, en même temps que le rideau sur ce second acte des RIAS. Je trouve facilement le Grand-Champ, vaste espace de verdure à l'arrière du bourg. A cette heure, le lieu est calme et quasi désert, réservé aux préparatifs des 3 spectacles du soir. Les Wet Picnic, la compagnie croisée en début d'après-midi, monte les accessoires de son « Time for Tea » ; devant une pelleteuse propre comme un sou neuf et tout juste sortie des mains de la maquilleuse, la compagnie Beau Geste, la seule française de l'étape, repère le terrain pour son « Transports exceptionnels » ; un peu à l'écart, et fraîchement arrivé des USA, Pete Sweet s'échauffe discrètement mais énergiquement.
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En coulisse, ça bouge également. Les associations locales préparent un coin d'accueil convivial autour de la buvette et des crêpes, les équipes du Fourneau tirent des câbles, préparent les sites et les loges et moi j'attends mon heure (18h32 pour être précis) et de rencontrer de nouveaux habitants, sans oublier les fidèles qui, m'ont-ils dit, vont me suivre chaque jour de la semaine.
La soirée aux couleurs de la France, de l'Angleterre et des USA, s'annonce prometteuse. Je vais vite me replonger dans mes souvenirs de langue anglaise, apprise lors d'un séjour sur un banc de fish sur la côte nord de l'Ecosse. »
Texte et photos: Guy Abalain
Voir aussi : www.lesrias.com