Les Rias Festival de théâtre de rue en Pays de Quimperlé - Bretagne Sud

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Les Rias, Carnet de voyage en Pays de Quimperlé

Clap de fin sur les RIAS 2012

Dimanche 33 août - Moëlan-sur-mer, Clohars-Carnoët

« Et voilà, la semaine s'est écoulée au rythme de l'eau omniprésente dans les rivières de la COCOPAQ, tantôt rapide, tantôt calme mais toujours douce.

Nous sommes le dimanche 33 et le mois d'août 2012 touche aussi à sa fin. Avant de reprendre la mer, ce soir, il me reste encore des choses à voir et des sites à découvrir.

11h11, Kerfany-les-pins en Moëlan-sur-mer

La compagnie Barolosolo m'aurait presque fait abréger mon séjour aux RIAS ! Avec la mer en toile de fond, dans un kiosque-piscine, les 2 comédiens-musiciens jouent avec mon élément, l'eau, pendant près de 45 minutes. Mes nageoires ont frétillé sans cesse au rythme des rires, des Oh ! et des Ah ! du public massé autour de l'Île Ô, malgré l'heure quasi matinale de ce dimanche matin.

L'eau, adorée par l'un et détestée par l'autre, devient le 3e personnage de cette fable humaine, faite d'entraide ou de coups bas, si fraîche et bien enlevée. Qu'ils prennent de la hauteur sur mât ou qu'ils s'immergent entièrement dans l'eau, le je des comédiens me ramène à un dilemme personnel : dois-je rester encore dans ce pays chaleureux, accueillant et bien vivant ou bien dois-je, ce soir, suivre mon instinct naturel et regagner l'immense solitude des océans ?

Barolosolo - Voir les photos

 

Au milieu de mes pensées, je réalise que, dans d'autres sites de Moélan, Makadam Kanibal et l'Homme cornu de Rode Boom Et Kurt Demey de viennent aussi de finir leur représentation du matin. Le Festival suit son cours et il serait sans doute préférable que je suive le mien. Il me reste un spectacle à voir mais j'ai un peu de temps. Je profite de la plage, hydrate mes écailles malmenées par le soleil puis longer la côte vers Clohars-Carnoët, au Pouldu.

16h16, Clohars-Carnoët

Je retrouve, près de l'Office du Tourisme, Annibal et ses éléphants, mais sans son film du dimanche soir, cette fois. Place aux Misérables, dans un genre totalement différent. La grande famille foraine va interpréter, à la demande du public, les nombreuses scènes de l'œuvre de Victor Hugo, toujours si contemporaine au regard de la misère dans notre société et de la corruption des pouvoirs.

C'est loufoque au possible mais si cruel de vérité et, surtout, réglé comme une horloge pour permettre aux 4 comédiens d'interpréter tous les rôles, sans retenue aucune.

Annibal et ses éléphants - Voir les photos

Je laisse le dernier mot à un spectateur placé devant moi : « Ca paraît con, mais c'est carrément chiadé ! ». Ailleurs, d'autres festivaliers ont choisi de boucler leur aventure avec Rosie Volt, l'Homme Cornu ou encore Île Ô. Là-bas aussi il y avait foule devant les comédiens.

Les derniers applaudissements sonnent aussi le clap de fin du Festival Les RIAS 2012. La vie quotidienne au sein de la COCOPAQ va reprendre son cours, tranquille. Mais des milliers de petites graines ont été semées cette semaine (30 000 selon les estimations sur l'ensemble des spectacles). Elles vont vite germer et créeront, à la fin de l'été 2013, un immense champ fleuri qui ne demandera qu'à accueillir une nouvelle édition du Festival Les RIAS. Je reviendrai, c'est sûr, accompagné d'une bonne centaine d'artistes, de 250 bénévoles, techniciens et organisateurs et je saurai compter sur les associations locales pour accueillir le public, chaque jour, avec une convivialité qui fait honneur à ce territoire, désormais doté d'une âme supplémentaire.

Rosie Volt - Voir les photos

 

Les promesses ont été tenues ; tout a été si différent pendant cette semaine. Le Festival Les RIAS n'est pas un rêve, et encore moins une chimère. Il a pris vie et donné vie à tout un territoire. La Chimère a fait un beau voyage. Mi-homme, mi-poisson, elle est faite de chair, d'os et rien ne l'arrête. Durant mon séjour, une rapide visite dans une commune voisine, proche de la COCOPAQ, m'a permis, avant de vous saluer, de vous montrer, enfin, mon vrai visage.

A l'année prochaine, fin août, pour de nouvelles expériences artistiques qui nous feront partager, ensemble, ces émotions que seul le spectacle vivant et les arts de la rue (de l'eau et des champs, ici) en particulier savent faire remonter à la surface de nos mers intérieures. Bon vent, bonne mer ! Moi, je profite de la marée haute au Pouldu et me glisse, pour quelques mois, dans mon autre élément...

Texte : Guy Abalain
Photos : Matthias Lavigne,
Jacques Nicolas et Guy Abalain

Voir aussi : www.lesrias.com


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