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Mercredi 21 juillet |
Ne manquez pas le reportage complet de la visite
Dans les rues du FAR, il y en a toujours
pour tous les goûts, du théâtre à la musique,
des performances aux cloweneries, mais, cette fois, la ville s'est rendue au Hip Hop. |
Ca commence avec la compagnie bordelaise "Révolution". 36 jeunes danseurs pour une parade en ville. On peut craindre le pire en regardant ce bataillon partir de la MJC avec des postures de majorettes. Sur le camion sono qui débite d'inlassables mixes, un narrateur raconte l'histoire des "Pur'Hip", qui affrontent les Pro'Hop. Pendant ce temps la parade s'arrête, se met en branle, essaye d'accrocher les passants. Qui s'arrêtent et suivent. "Trop puissant" n'avait pas, effectivement, dit son dernier mot. Discours porteur de valeurs de solidarité et d'ouverture. Mouvement esthétisant et bien réglé.. Incontrariable. | |||
Ca continue, place de l'hôtel de ville. Les Bordelais rencontrent les Brestois de la Compagnie Moral Soul pour une petite improvisation, avant de jeter un pont vers le Brésil, avec une démonstration de Capoeira. | |||
Proche du Hip Hop dans la forme, cette danse brésilienne très africaine, de plus en plus pratiquée en Bretagne (notamment Rennes et St-Brieuc), qui est aussi un jeu de combat où les adversaires ne se touchent jamais, donne, elle aussi, dans l'esthétisme. Quand ce n'est pas dans la philosophie où le syncrétisme religieux. | |||
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Seven Notes. La bonne excuse 22h33, place de Viarmes. Sur la religion des images, la compagnie "L'Excuse" en connaît un bout. Une série de court-métrages humoristiques projetés sur grand écran ponctue le spectacle. Pendant les projections, un groupe de joyeux musiciens-comédiens, qui font remarquablement semblant de ne pas savoir jouer, parvient à détourner les regards de l'écran par des pitreries musicales. Et quands les pitres racontent l'histoire du son en imitant les primates... |
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Et de caricaturer les monuments du cinéma, les génériques de la télé, les musiques de films les plus célèbres. Pas une fausse note dans la cacophonie organisée. Les enfants adorent, des adultes sourient. On en demande pas plus. | |
Et tout ça pourquoi ? Pour "montrer par l'absurde le pouvoir
de la musique sur l'image". Amen ! "Seven notes" est complètement loufoque, et c'est pour ça qu'on a aimé, malgré les interférences avec le concert d'à côté. |
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21h33. Côté concert A côté, place Allende, aux trois quarts pleine de monde, deux petits groupes bretons qui promettent de devenir grands. Menestra puise dans la musique traditionnelle, et s'ouvre au monde. La viole et le darbouka (tambour maghrébin) n'ont pas dérouté le peuple morlaisien, qui se souvient qu'il est, génétiquement, ouvert sur le monde. Cela ouvre la porte à tous les exercices de style. |
22h33. Angel IK Dans le genre exercice de style, Angel IK, qui joue du rock-hip-hop-kan-ha-diskan, s'est bien aventuré. Ce n'est certes pas la première fois qu'on danse la gavotte sur la place - c'en est même devenu une tradition, pendant ces mercredis festifs de Morlaix - mais sur des envolées lyriques d'une guitare électrique qui a du trop longtemps s'exposer à des masters hendrixiens, ça, ça nous a laissé pantois. |
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Et que dire de ces morceaux de hip-hop qui
s'appuient à bon escient sur la musicalité de langue bretonne ? Que ces
anges-là plannent un peu, qu'ils sont encore un peu brouillons, mais que,
les "concepts", comme on dit, trouvés, y'a plus qu'à faire fructifier... |
Photos, Kevin Morizur
Textes, Jean Louis Perreira
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