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19h30 : la place du Chai résonne des
mélodies métalliques du steel band Panasuc. Ces Parisiens
multicolores sont passés maîtres dans l'art de tirer
le meilleur de leurs steel drums. Ils font alterner gaîment
la musique traditionnelle des Caraïbes et des clins d'oeil plus proches
de nous (comme le thème de Mission Impossible). Et ils sourient
de toutes leurs dents. |
Non monsieur, ceci n'est pas un vulgaire tambour!
Encore moins un tam-tam. A qui prend la peine de le leur demander, les
musiciens expliquent volontiers que le steel-drum (tambour d'acier
en anglais) trouve son origine sur l'île de Trinidad, dans
l'archipel des Caraïbes. Puisque les colonisateurs leur avaient
interdit l'usage des percussions traditionnelles africaines, les arrière-petits
enfants des esclaves ont tablé sur la récup'. Et dans
les années 30, ce qu'il y avait de plus facile à récupérer,
à part des pots de peintures et des boîtes de biscuits,
c'étaient les barrils de pétrole de 200 litres
utilisés par l'armée américaine! Saviez-vous que
les personnes capables d'accorder un de ces instruments en France se
comptent sur les doigts d'une main? Grâce à leur savoir-faire,
rien n'interdit de jouer du Beethoven sur un steel-drum!
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20h30 : Rag Mama Rag raconte la vie quotidienne dans l'ouest
des cow-boys mais aussi dans le Mississippi des esclaves.
Leur musique mêle la country blanche et le blues noir, et le résultat
est tout sauf gris... Les auditeurs attentifs auront même reconnu
une chanson qui fait partie de leur partimoine culturel commun : "I'm
a poor boy and a long way from home..." |
Prenez une tôle ondulée utilisée
pour laver le linge au lavoir, habillez vos dix doigts d'autant de dés
à coudre, et vous voilà joueur de washboard (littéralement
"planche-à-laver"). Cela n'a l'air de rien vu comme ça,
mais quand on ferme les yeux, on entend les pieds de Fred Astaire...
Cet instrument est roi chez les musiciens de rue en Amérique.
Et Debbie Dow le maîtrise parfaitement, ainsi que l'harmonica.
Ashley, son mari, joue lui du banjo, de la steel-guitar... et
il chante à merveille.
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Avant de se mettre à tomber, la pluie a eu le bon goût
d'attendre la fin de la prestation remarquable de Tapak Lagoul,
cinq musiciens qui délaissent les musiques électroniques
pour un retour aux sources. Et quelles sources! Les cultures créole,
française, arabe et anglo-saxonne sont servies par une batterie
d'instruments divers, parmi lesquels djembés, darboukas, steel-drums,
cloches ou guitares... |
Ils ont une façon bien
à eux de découper le temps en séquences photographiques.
Entre la sculpture et le théâtre, la Compagnie Pyramide
transforme une banale scène de baiser en une mémorable
succession de grimaces. Les sourires rêveurs du public
ne trompent pas: ce Roman Photo mérite bien son nom.
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Un méchant coup de vent recouvre l'assistance d'un tapis
rouge assez surprenant. Mais le spectacle continue! Le temps d'un entracte,
Panasuk remet le couvert, puis le Roman-Photo reprend, et c'est
la fin de la soirée. Dans les rues briochines, quelques joyeux
supporters alcoolisés chantent leur joie "d'être en finale,
lalalalalèèèèreu"... |