Le Fourneau, Carnets de Voyage

NAMUR EN MAI

Du 27 au 29 Mai 2005

mercredi 1er juin 2005, par Jean-Baptiste Magnifique

vendredi 27 mai

Ambiance goumande et chaleureuse. Namur sera toujours Namur. Et pour y parvenir, elle y met de l’ardeur. C’est le dixième anniversaire du festival des arts forains, une circonstance qui ne se néglige pas. Sous une chaleur digne des tropiques, les rues de la vieille ville s’animent, grouillent d’une foule impressionnante. Au carrefour de deux rues passantes, le parterre des Magnifiques déborde. Impossible d’y trouver le moindre carré de bitume pour y poser une fesse ! Durant la représentation, les clients de la banque voisine se faufilent en coulisses. Le coffre mural où ils accèdent ressemble à une de nos boites de Pandore.

samedi 28 mai

Quand le marché de Namur emprisonne le camion-théâtre et retarde son installation, les Magnifiques doivent expliquer aux festivaliers déçus que la représentation prévue en tout début d’après-midi a dû être annulée. Bons joueurs, ils comprennent assez vite, consultent aussitôt leur programme et jetent leur dévolu sur un autre spectacle, pas trop éloigné du camion. Peut-être sont-ils plus attirés par le bruit rageur des motos qui escaladent une sphère d’acier ? Par la parade des momies, le manège à la Jules Verne des Royal de Luxe ? Ou par l’attrait d’une bière Gauloise, à l’ombre, près du cabaret ? Les flâneurs peuvent aussi se poser sur les bancs pour y deguster une glace ou assister à l’échauffement des acrobates avant la reprise. Les plus patients préfereront même le réserver, ce banc... Il sera très prisé. Durant la représentation, les clients de la banque se faufilent en coulisses. Le coffre mural est toujours là. Qu’est-ce qu’il contient au juste ?

dimanche 29 mai

Dimanche fin d’après-midi. La parade de la veille a accroché ici et là de longues banderoles de papier argenté qui flottent au dessus des têtes comme de médusantes lanternes cherchant à retenir les derniers rayons du soleil couchant. Les confettis des explosions annonçant la reprise de ce chemin discontinu improvisé pour le public constellent le parterre, les bouteilles d’eau à moitié vides roulent dans le caniveau et les plumes blanches des anges s’envolent, happés par les courants d’air chaud. Ils sont encore près de six cent spectateurs à entourer le camion. Que voient-ils ? Qu’entendent-ils au juste ? Ils sont là, simplement. Et leur présence est incroyable. D’une intensité incroyable. Les clients de la banque ne peuvent même plus passer, ils se fondent de bon gré parmi les spectateurs. Demain, le coffre mural retrouvera sa fonction et aura perdu tout mystère.

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