Visitez les dernières créations de la compagnie sur son site officiel ouvert depuis juin 1998 |
Le
point de départ est une mairie, une préfecture, une maison
de la radio, un monument, un établissement administratif symbolique
de la ville. Une image arrêtée. Les 3 coups retentissent. La pluie tombe, la scène se décompose. Le déroulé commence. Le parcours se fait à travers les avenues, les boulevards, les rues, les ronds-points, les artères de la ville. Ils est ponctué de 5 arrêts. A chaque arrêt, une image se recompose, une scène se joue et joue de l'architecture urbaine : façade, fontaine, appartement, Abribus, enseignes, boîtes aux lettes... Ces instants d'équilibre sont commandés par un comédien et marqués par des crissements de pneus, des geysers de chasse d'eau dégorgeant d'un cabinet. L'événement prend toute la place : du fait divers au fait d'actualité, allégorie d'une pièce à conviction. Le point final est une rue, une ruelle, une impasse. Devant témoins, le flagrant délit de quiproquo, le grain de sable dans l'œil, l'étincelle, le péché originel. |
Il
est 6h00, au chant du coq sur la place du marché. Les fruits, les légumes,
le poisson, la viande prennent place sur les étals, la compagnie s'installe.
Les clients arrivent, le spectacle commence.
Ballet de cagette, qui se mêlent et s'entremêlent, les diables s'emballent
et se déballent, vont et viennent entre les étals.
Premier oeuf déballé, présentation, dégustation,
tapis roulant pour cérémonie officielle :
Le marché de la ville est investi par le marché commun.
La poule produit l'œuf, mais qui produira quoi, qui emballera, qui distribuera
?
Les 16 pays en compétition se dispersent.
De ce qui est rapporté dépendra la courbe statistique: import/export,
graphique géant de 400 cagettes, chaque pays a sa couleur, chaque pays
a sa colonne, chaque pays a son drapeau.
Arrêt sur image. Graphique en bâton de 4m de haut.
L'Europe est face à sa richesse, face à son marché.
L'Union est scellée, le premier pas est fait, le rendez-vous est pris.
L'omelette est programmée.
Les
pays paradent et répandent la bonne nouvelle, les frontières sont
franchies, les océans traversés.
Le train de poules, la poêle géante et la grande cuillère
sont exhibés.
A leur retour, tout est prêt. Le tableau des statistiques s'est transformé
en carte de l'Union Européenne, la poêle prend place, chacun s'installe
autour d'elle.
La table ronde. Les discussions peuvent commencer.
Une tractation de jaune d'oeufs, les blancs sont montés en neige, les
16 étoiles d'or parlementent autour d'une poêle géante.
Certains mettent de l'huile sur le feu, d'autres cassent des oeufs et revendent
les coquilles. Picorent, picorent, les plus malins vendent le gaz pour faire
chauffer la poêle.
Plusieurs recettes sont examinées pour enrichir son pays. Germe alors
la crainte du prix du grain. La poule nourrie trop cher pond des oeufs trop
bon marché.
Picorent, picorent, le ton monte, les esprits s'échauffent, la grande
omelette cuit.
Les poussins piaulent.Il est 12h00.
L'omelette géante est offerte aux spectateurs.
"Finir son marché en mangeant des oeufs"
Avis à la population de liesse, de joie, de féerie, de pétarades,
d'entrechocs, et d'étincelles.
Danser la Java au bal du déballage, des bouches peintes en rouge, des
clins d'œil aux faux cils et des petits doigts qui sautent en l'air.
Le pyrotechnicien est dans le ciel. Le Petit Poucet plante des graines sur le
chemin du spectacle, suivi des 10 caddies pendant que la parade arrose et ratisse
large le public en fanfare. Comme il n'a pas d'odorat, le caddie ne retrouve
pas sa famille.
Il y a 30 ans, Carrefour ouvrait ses portes. Le cordon était coupé
: premiers pas du caddie. Le caddie est roi. Roi de la consommation, roi des
pays riches, roi du parking, de la course, de la maison mobile, des frigos,
de la revendication, de la fête, du cholestérol, de la roulette.
Aujourd'hui, ils sont plus de 50 millions cotés en bourse. Ils roulent
de mains en mains, pour la modique somme de 10 francs. Ils dorment en famille,
blottis les uns contre les autres pour ne pas attraper froid. Sachant que le
chômage les guettent, certains fuguent. On les retrouve chez les indiens,
coupés en 2 pour vendre des marrons chauds, tandis que d'autre se recyclent
en trottinette, en skate-board, fly-case des compagnies pauvres.
Oubliés par le Pop Art et les ready made, certains s'insurgent. Les nôtres
ont été recrutés sur audition et casting. Seulement 10
ont été retenus pour l'étendue de leur tessiture, leur
légèreté à danser sur le macadam, leur tenue de
route, leur PTAC de 0,1 tonne. Cet été, ils seront dans votre
ville prêts à parcourir les rues, à s'installer sur les
places et à fabriquer des tableaux vivants.
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