22h32, le cortège s’élance. Il ne fait pas tout à fait nuit mais le soleil, une fois couché, laisse place à d’autres rougeoiements. Pour la compagnie d’Arts de la Rue, de retour en terre bretonne, toutes les alliances et surtout celles des contraires sont permises. Les éléphants légers sont accompagnés de paires d’ailes d’acier et, chez Oposito, un vol d’oiseau fait plus de bruit que la marche d’un pachyderme. Ils sont une trentaine d’artistes de la troupe à faire vivre ces machines enchanteresses qui font s’ouvrir les quelques milliers de paires d’yeux réunies sur le parvis. Pour grands et petits, de l’Église à l’Alizé, c’est le dépaysement assuré.
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Lorsqu’après une trentaine de minutes la procession prend fin, c’est pour rejoindre la scène et y mélanger de nouvelles couleurs, entrecouper la tradition bretonne - la musique du bagad de Plougastel et ses 50 sonneurs - de percussions industrielles tonitruantes. Soudain, c’est un soliste et sa bombarde, escortés d’un fumigène rubis, qui fendent la foule sombre amassée devant la scène. Tout près, ça pétille et ça chauffe. Au loin, ça ressemble à une procession royale, qui fait se figer le temps. Et quand l’abeille a rejoint la ruche, c’est dans le ciel que s’envolent sons et lumières, pour un crépitant feu d’artifice.
Le 3 juillet 2010, il fallait accourir au son du Temps Bourg. Les nombreux guipavasiens, avides de belles images et de spectacle vivant, ne se sont pas fait voler et ont assisté à l’éclosion d’une fleur unique arrosée d’une pluie d’étincelles. Comme quoi, Trois Eléphants, ça ne trompe pas forcément !
Anne Yven
Photos : by-nc lefourneau.com
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