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Le Laboratoire de la compagnie Schpouki Rolls vu de l’intérieur

mercredi 3 mars 2010, par Marie Lamour

Le mercredi 24 février, une vingtaine de personnes se sont rendues au Laboratoire de recherche de la compagnie Schpouki Rolls malgré la tempête et le changement de lieu intervenu à la dernière minute.

Avant d’être plongé dans le vif du sujet, les comédiens de Schpouki Rolls commencent par une représentation d’une séquence déjà écrite et finalisée afin de nous habituer à la proximité, à la fois des artistes et du public. Ils nous forcent un peu à regarder les personnes qui nous entourent, qui se trouvent autour du même cercle que nous.
Cette première approche est perturbante car les comédiens frôlent le public, nous regardent droit dans les yeux, bousculent les codes sociaux.
À la fin de cette représentation, les artistes nous invitent à nous asseoir une première fois pour nous expliquer qui ils sont, leur spectacle et la démarche de création qui sort de l’ordinaire ainsi que le but de leur laboratoire.

Après l’échauffement vient l’effort :
A la fin de cette entrée en matière, nous retournons autour du cercle pour découvrir une séquence en cours d’écriture. Cette séquence parle des rapports humains et d’une envie de se rapprocher au plus près de l’autre en utilisant la métaphore de l’escargot qui a sa maison sur le dos et qui s’accroche partout. Elle commence par la lecture d’un texte sur les escargots par une personne du public et se termine par la lecture d’un deuxième texte par quatre personnes du public. Entre temps, les comédiens parlent de leur envie d’être au plus près des autres à travers leur discours et leur chorégraphie.
Avant de commencer la table ronde autour de cette séquence, les artistes nous donnent un questionnaire pour récolter nos impressions à vif sur le rythme, la lecture d’un texte par le public. Ce questionnaire est une manière pour nous de poser nos idées et de réfléchir sur le spectacle avant d’entamer les discussions. Discussions qui tournent essentiellement autour de la lecture du texte par le public car cela demande un engagement pour les personnes qui lisent, ce qu’elles n’ont pas forcément envie de prendre. Cette appréhension fait qu’elles n’ont pas autant profité du spectacle. La question s’est donc posée : comment amener la lecture et combien de personnes peut on impliquer ?

Après cette première table ronde, vient le moment de découvrir les tous premiers pas d’une nouvelle création qui parle de la relation homme femme et des fleurs. Séquence plus légère que la précédente, elle se déroule autour de deux cercles, l’un avec les hommes autour et l’autre avec les femmes. Cette séquence parle entre autre de la convention sociale qui veut que les hommes ne s’offrent pas de fleurs entre eux. Rumeurs et chants ont rythmé cette séquence qui a demandé une plus grande intervention du public et qui s’est terminée par un rapprochement des deux cercles et une invitation à entrer dedans pour s’offrir des fleurs pour le plaisir. Le fait de rentrer dans le cercle nous rend acteur du spectacle et cela est renforcé par les comédiens qui applaudissent pour clôturer. C’est un moment étrange où le rôle de spectateurs et d’acteurs est inversé.
Comme pour la précédente séquence, un questionnaire nous est donné avant de commencer les discussions. Cette fois-ci ce sont les rumeurs qui sont au centre de la discussion car si l’idée a plu et qu’elle a fonctionné au niveau de l’interaction entre le public et l’artiste, faire partir deux rumeurs en même temps et à deux points fait qu’elle s’essouffle plus rapidement. En plus de cela, on fait ressortir l’envie de partager la rumeur avec le deuxième cercle et qu’il fallait, peut-être, laisser cette rumeur circuler librement.

La troisième séquence des Schpouki Rolls parle de la naissance, du passage à l’âge adulte, du temps qui passe. Seule, la comédienne tisse sa toile et compte le temps qui passe grâce à une corde. Cette séquence demande moins d’interaction du public. La séquence se termine par la comédienne qui s’endort tandis que le public imite le « tic-tac » d’une horloge pour symboliser le temps qui passe.
Lors de la discussion qui a eu lieu autour de cette séquence, certains ont exprimé leur ressenti quant au côté morbide du « tic-tac ». De plus, la façon dont est amenée la naissance est perçue comme violente, brute et manquant de poésie.

Trois scénettes beaucoup plus courtes où une toile est tendue dans le cercle qui sépare le dessus (le public) du dessous (les artistes) sont présentées ensuite. Chacune de ces séquences a sa propre histoire et est indépendante des autres. La première scénette nous faisait découvrir des dialogues que les artistes peuvent avoir dans les coulisses. C’est une scénette où l’on balance entre la curiosité et l’envie de quitter ce cercle où il ne se passe rien.
La deuxième scénette est à l’inverse de la première, c’est-à-dire que l’on entend nos pensées en tant que spectateurs. Pour mettre en scène cela, les artistes manipulent des ballons qui se baladent sur la toile tendue en allant d’un spectateur à un autre. Un moment de détente et d’humour.
La dernière scénette met en scène un envoyé spécial joué par la comédienne et racontant, sur le ton journalistique, ce qui se passe sous la toile. Certains spectateurs autour du cercle sont alors invités à aller sous la toile.

Photo : lefourneau.com

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