Quand le Fourneau fera son déménagement vers les Capucins les bagages pèseront plus lourds de deux petites boîtes. A l’intérieur : le poids des années de travail sous forme de deux médailles, rubans et épingles. Il fallait deux Chevaliers pour les porter : Michèle et Claude avaient préparé le terrain, un pull chiné noir et blanc pour Michèle, un pull noir pour Claude. Autour d’eux ça va du costume-cravate et des talons aiguilles aux cirés jaunes et aux bottes de pluie. Quand les médailles brillent à la vue de tous, tout le monde applaudit comme un seul homme fier de l’hommage rendu.
Soir de tempête n’empêche pas de prolonger la Fête. Manquerait plus que ça. Pour réchauffer l’intérieur : les nourritures terrestres -petits fours, boissons de circonstance, soupes...- et aussi -part de rêve sans laquelle le Fourneau ne serait plus lui-même- place aux livres des auteurs invités : Jean-Georges Tartar(e), Anne Gonon, Bertrand Dicale, Jean-Raymond Jacob et Enrique Jimenez. Place aux textes et musiques de Denis Péan, poète aux mots tressés sur des sons de piano, harmonium, cloches ou berimbau... et place aux Sélène, deux acrobates aux mouvements d’une précision sans faille. Un couple en impeccable osmose, visages et membres ne montrant jamais les marques des efforts qu’on devine intenses, leurs gestes répondant aux sons que Denis Péan leur propose.
Quand la lumière de la scène s’éteint sur une poupée de boîte à musique qui tourne sur elle-même, on n’entend plus que la pluie sur le toit de la grande halle. Acrobates et Poète, Ecrivains et Chevaliers saluent. Dehors le vent souffle. A cause de lui on ferme un pont à la circulation, un cargo fait naufrage... il souffle mais pas encore assez pour balayer le Fourneau, pas assez pour emporter deux médailles et les histoires qu’elles racontent.
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Photos : lefourneau.com