Tango Sumo
Les Noces de trottoirs
Le dernier Tango à Saint-Thé.
Quelques jours après leur représentation des "Noces de Trottoir" lors de la deuxième étape du Mai des Arts 2007 à Plougonven, la compagnie Tango Sumo retrouvait le public du Pays de Morlaix, cette fois-ci à Saint-Thégonnec, lieu de sa résidence, pour leur dernière expérimentation publique avant une courte pause bien méritée. Habituée des spectacles "de mâles, qui sentent sous les bras" comme "Premier et Deuxième Round", la compagnie est cette fois-ci épaulée par les Vendaval, exclusivement composée de femmes, afin de mettre un peu de douceur dans cette danse de brutes.
En ce vendredi 18 mai 2007, le ciel couvert laisse présager du pire. Pourtant, de nombreux spectateurs viennent découvrir (ou redécouvrir) "les Noces de Trottoir". Avant le début de la représentation, Olivier Germser, chorégraphe du spectacle, revient sur l’idée de collaboration entre les compagnies morlaisienne et andalouse, un " mélange technique entre la danse de combat et la féminité ".
Une fois les spectateurs en place, les noces débutent par une "procession" en chants et en danses, chacun tentant de séduire l’autre par le regard, les gestes. Peu ou pas de dialogue, danse lascive, deux corps qui s’entremêlent, danse de contact, de duel, de mouvement, les situations s’enchaînent, les chorégraphies proposées deviennent une représentation artistique du sentiment amoureux, seul ou en couple.
De plus, malgré la présence féminine, la patte "Tango Sumo" n’est jamais très loin, une des femmes maltraitant son ami pour un regard déplacé, trois hommes se livrant à une lutte bestiale pour conquérir le coeur d’une des danseuses. Mais bien souvent le beau côté de l’amour reprend le dessus, et la violence se voit concurrencer par la beauté, la séduction.
"Les Noces de Trottoir", un spectacle de danse ? Pas seulement : l’interprétation des artistes évoque également les sentiments qui motivent ces couples. Entre humour et émotion, séduction et mélancolie, rapprochement et éloignement, le spectacle dépeint ce que peuvent être nos amours au quotidien, le tout rythmé au son d’une guitare et de percussions. La deuxième partie du spectacle voit les danseurs utiliser tables et bancs et passer en dessous, par-dessus, courir entre ceux-ci, une traque de l’amour pour tenter d’atteindre par tous les moyens l’élu(e) de leur coeur et se l’approprier pour une nuit, pour une vie.
Malheureusement, vingt minutes avant le terme de la représentation, la pluie fait son apparition, au grand dam des artistes et du public, et le spectacle doit être écourté. Ce n’est pas pour autant que le public ne félicite pas ces danseurs-noceurs.
Ah, l’amour ! Toujours l’amour ! Ses joies et ses peines sont au centre des (d)ébats : entre séduction et délaissement, entre passion et jalousie, il ne laisse jamais indifférent, même sur scène. Pour ceux qui ont manqué ces expérimentations, soyez attentifs au programme du Festival des Arts de la Rue de Morlaix, où aura lieu la prochaine noce.

 

Texte : Mathieu Nihouarn
Photos : lefourneau.com