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Jeudi 27 Août 1998
 
 
19h00, le Fourneau. Le Fourneau accueille un invité surprise... Sous sa casquette rouge, Dan Ar Braz ne pensait tout de même pas passer inaperçu? Invité à dire quelques mots au micro par le représentant de la Confédération paysanne, il en profite pour appeler de ses voeux une eau plus pure... "Parce que j'en ai marre d'acheter des bouteilles en plastique au supermarché". Après un mémorable échange de couvre-chefs entre le guitariste et Yffic notre estimé gardien, il est temps de se précipiter sur le cochon grillé, et de lire les tracts des associations présentes: Sked, Eskemm Arz Stumm et Sell'ta, qui oeuvrent pour la culture bretonne. Ou encore l'asso Solidarité Irlande.
19h50, scène Grand Large. Ces jeunes ne respectent rien! Les Trompettes du Mozambique sont seize sur scène, c'est-à-dire une batterie, une basse, une guitare, un clavier... et un troupeau de bombardes, saxos, trompettes et trombones, ce qui doit donner des cauchemars au sonorisateur. Tout ça pour jouer les génériques TV de notre enfance... Ah, bravo!
En plus, ils ont des perruques violettes, des shorts moulants, des djellabahs, des chapeaux pointus, un pied dans le plâtre et une furieuse tendance au délire. Quant ils n'arrosent pas le public avec un pistolet à eau (pendant le thème de Mission Impossible), ils courent partout sur scène en levant les bras. Vraiment, ces jeunes ne respectent rien!
20h25, quai Malbert. Attention, voilà Wurre Wurre! A première vue, un duo d'imbéciles heureux... Mais ceux-là sont passés maîtres dans l'art du retournement de situation. Il faut les voir offrir des prix à une pauvre spectatrice-lauréate: un bout de sandwich mâché, une poussette, trois enfants en chair et en os, un mari... Le tout ponctionné dans l'assistance, bien entendu! Bientôt, ce sont des enchevêtrements de pieds et de mains tels qu'eux mêmes ne savent plus quoi appartient à qui.
20h25, quai Malbert. Molière sur échasses, il fallait oser. Il faut dire que ce n'est pas la moindre des modifications que les Arpions Célestes ont apporté au Malade Imaginaire... D'abord, la musique: trompettes, cloches et percussions donnent un air saltimbanque pas désagréable. Les costumes sont une pure merveille. Et le texte est quelque peu remanié, mais bien dans l'esprit du dramaturge iconoclaste. Quant à l'avantage principal des échasses, ce n'est peut-être pas dans l'intérêt dramatique qu'il faut le chercher. C'est surtout un moyen pour le public de ne rien rater de la pièce!
Oups! Déjà 21h10 et rien dans l'estomac! En se fiant à son nez, on arrive vite au Fourneau, ou de sympathiques agriculteurs proposent cochon grillé et autres moyens de se sustenter. Découvrez les odeurs en direct en téléchargeant Real-Odor. En plus, on peut manger en musique, avec folk breton, irlandais, et anglais.

A l'intérieur de ce même Fourneau, les jeunes fest-noceurs de Karma remplissent la salle d'an-dro, de gavottes et de ronds de St-Vincent.
Penn Da Benn en fait autant sur la scène Grand Large. On les devine un peu intimidés, mais leur musique y gagne en concentration. Et là aussi, le public ne se prive pas de danser. Quitte à le faire en ciré ou en blouson, parce que là on ne dirait pas mais il commence à faire froid...
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21h40, quai Malbert. Michèle Kerhoas prépare sa soupe. Et, tout en cuisinant, elle nous raconte une histoire. Louis aime Annette, Annette aime Louis. Tout serait si simple, sans le père de la jeune fille, pour qui Annette mérite mieux que ce vulgaire traîneur de grèves... Après avoir échappé à la mort, il faudra un acte de bravoure pour que Louis puisse conquérir le coeur de sa bien-aimée. Par ses yeux, fixés sur des scènes invisibles, par sa voix toujours en alerte, Michèle Kerhoas subjugue son assistance. Quant à la soupe, il paraît qu'elle était bonne.

22h15, scène Grand Large. Par leur énergie communicative, par leur visible bonheur d'être là, les Diaouled Ar Menez méritent vraiment les applaudissements dont on les a gratifiés ce soir-là. Une spectatrice nous a avoué: "Il a fallu que j'attende cinquante ans pour devenir fan, mais là au moins je sais pourquoi!". Nous aussi, on sait pourquoi!
Les "diables" ont, incontestablement, quelque chose de magique, de passionnel.
 
(version papier du 28/08/98

Cinq questions à... Black Label Zone
Salle des machines : chapeau les gars !
Paysans et fiers de l'être

(version papier du 29/08/98

Jeudis du port : la Bretagne aux Bretons !
Fin de soirée... Les quais, c'est OK !
(les articles ne sont plus disponibles sur le site du journal)


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C'est fini!