[Sommaire du Journal] 
 

Jeudi 6 Août 1998
 
... avril, mai, juin, novembre, AOÛT ! C'est l'été ! Brest a roulé les fonds de décor grisâtres et remisé les nuages en carton-pâte. Les Brestoâ ont regagné leur caravane entre deux rangées de troènes coupés au carré dans un champ sur la côte nord. Les touristes ont monté et descendu les rues Jean-Jaurès et de Siam ; ils ont visité la Tour Tanguy et Océanopolis. Et ce soir, tout le monde se retrouve sur les quais où le pavillon "rock français" a été hissé en ce sixième Jeudi 98.
19h30 pile. La soirée prend son envol.
C'est à Yog Sothoth qu'il revient d'ouvrir le bal. Yog Sothoth ? Apparemment c'est ce que dit le dindon néerlandais quand il pousse la chansonnette au milieu des polders. L'équivalent de notre "plus-rouge-que-toi". Celui qu'on entendra encore autour des buvettes un peu plus tard ce soir.
Cette formation qui compte cinq jeunes originaires de Brest et du Relecq-Kerhuon existe depuis un an et demi. La musique jazz est chaude et bien rythmée. Le public s'est vite rapproché de la scène.
 
  
Chacun veut jouer plus fort que l'autre. Les musiciens se croisent et se recroisent dans un tourbillon digne des meilleurs ballets.
19h46 Pas de vert-de-gris sur les instruments d'Oxyde de Cuivre. Les sept lurons de cette fanfare aux sons jazz présentent ce soir leur nouvelle création en trois interventions. Beaucoup de mouvement, trop pour un chef d'orchestre un peu dépassé par les événements. 

 
20h06 L'un des frères Kazamaroff montre le bout de sa houpette. Le public s'est installé depuis de longues minutes. Les enfants sont assis sur l'espace moquetté. Des sons étranges et parfois effrayants se font entendre. Certains enfants se mettent à pleurer. Un momie apparaît. Le spectacle commence. Un spectacle tout en mimes, danses et jonglage. Les larmes laissent la place aux rires. Chaque geste des comédiens est assorti d'un bruitage comique. 
 
"Le cirque clandestin"... face aux bureaux des douaniers ! 
20h37 Le morceau de choix ce soir, et quel morceau ! c'est François Hadji-Lazaro. Avec ses comparses de Pigalle il draine une foule considérable vers la scène du Grand-Large.  
Deux ans après son passage sur les quais brestois en compagnie des Garçons Bouchers, le charismatique multi-instrumentiste a son mot à dire : ainsi Jean-Paul II qui interdit l'utilisation du préservatif est copieusement hué.
21h10 C'est loufouque, faut pas chercher à comprendre. Ceux qui n'ont pas d'humour rebroussent chemin (tant mieux). C'est l'histoire d'un gars aux prises avec ses valises. L'une est vivante. Notre clown belge, artiste solo de la Compagnie du Nez Rouge, (spécialiste des accents belges car il n'y a pas qu'un accent belge, celui des blagues du même nom) se charge de la dompter. 
 
 
21h25 Icare déboule sur le site du Vieux Fourneau. Le mythe grec est librement adapté et se déroule quelques années avant la Première Guerre mondiale. Le théâtre du Miroir présente là sa première création de rue. Il était déjà venu de Quimper à l'époque où l'ex-Fourneau revêtait encore un toit. Cela dit, pour du théâtre aérien, c'est plus pratique sans plafond. La troupe entend réunir un maximum de siciplines artistiques au service du théâtre : les trampolinistes côtoyent ainsi les chanteurs polyphoniques.
Les comédiens évoluent sur une scène inclinée qui permet de dissimuler l'instrumentation.
22h06 Ils sont venus en juin en résidence au Fourneau répéter. Ce soir, les cinq comédiens d'Utopium Théâtre jouent près de la Recouvrance dans un château moyenâgeux. Les scènes se déroulent sur quatre périodes historiques. Le tout parodie les films d'épouvante et à suspense.
"Le Château", on aime ou on n'aime pas. C'est un peu "Y a t-il un flic pour sauver la reine". 
 
 
Passe une saucisse. Habile transition vers le spectacle suivant...
22h32 Peut-on faire de la musique avec une cuvette, une corde à linge et un balai-brosse ? Dans la famille Jambons, la réponse est oui. Même que ça s'appelle une contrebassine. Ca swingue et en plus c'est drôle. On s'en paye une tranche ? Tous les thèmes sont propices à la rigolade : le foot, la chasse, les grandes surfaces, la techno...
23h14 Orange Blossom joue du "rock français". Ca n'est pas eux qui le disent, ils sont classés comme ça à la Fnac. A coup d'échantillonneurs et de boîte à rythme, toutes les musiques du monde sont de la fête. Pour les Orange Blossom, en musique comme dans le reste, "c'est par rapport à la différence qu'on s'enrichit le plus".
00h01 C'est fini. On range. Les videurs ont la main lourde !
Textes Richard Masson
photos : Yffic Cloarec, Richard Masson

(version papier du 07/08/98

Des Jeudis abracadabr... rock !
Cinq questions à... François Hadji-Lazaro
Orange Blossom : d'une ethnie à l'autre

(version papier du 08/08/98

Des Jeudis rock'n drôles... ou presque
(les articles ne sont plus disponibles sur le site du journal)


Journal du jeudi précédent
Journal du jeudi suivant