Editorial : Tigherstine moussa
Rencontre avec Plourin, petit village de Bretagne, un peu ancré du côté du bout du monde. D’entrée, une église monumentale pose le paysage, inscrivant par sa présence la petite histoire dans la grande ( L’affaire Seznec ).Un pas dans le village et là, nous nous ancrons dans le présent que l’on pourrait presque toucher, enraciné fort, comme depuis plus de cent ans (rencontre avec Christine). Puis bien en dessous de la terre, nous touchons au socle qui porte ce bout du monde, étrave d’un navire provenant des Vosges et tentant contre vent et marée de rejoindre sa mer ( Cécile O1 ). Ici tout te parle de la mer, pourtant lorsque les anciens parlent avec leurs mots, c’est la terre qui revient au premier plan ( Arrivé à Plourin ).
L’affaire Seznec
Nous sommes arrivés au pays de « L’affaire Seznec », qui a des ramifications jusqu’aux bancs de l’église St Budoc de Plourin. Retour du bagne de M. Seznec suite à sa condamnation pour l’assassinat de M. Quemener. M. Seznec allait á la messe à Plourin, s’asseyant toujours au même endroit, sur le même banc. Peu après le retour de son père, Mlle Seznec, épouse Leher, a tué son mari.
L C
Rencontre avec Christine
Elle travaille à la Mairie de Plourin. Née à Plourin et elle y reste la plupart du temps. Sinon, ici cela passe plutôt calme, dis Christine. C est un village dynamique. Dis elle.Je le demande un souvenir à elle de quelque chose fort ou étonnant qui se passe à Plourin. Elle me reponde le 100 anniversaires de l’église. Il avait une messe avec des costumes bretons. Un grand repas pour tout le village, la musique la danse... Ça était l’unique fois qu’il avait de feu d’artifice dans le village.
Lamandita
Cécile 01
Un jour, un ami géologue m’a expliqué que le sol des Vosges et celui de la Bretagne appartient à la même couche granitique. Si on regarde une coupe du sol terrestre sur une ligne qui file du nord-ouest au nord-est de la France, c’est-à-dire du Finistère à l’Alsace, on peut voir cette couche granitique se creuser au niveau du Bassin Parisien et alentour. A cet endroit, le granit est couvert par une couche de sédiments. Ici, il est rosé. Une femme m’a raconté le voyage de sa famille d’Est en Ouest, par étapes au fil des générations, de l’Alsace (devenu allemande, à l’époque de son arrière grand-mère) jusqu’ici, le “ bout du monde ”, où elle-même s’est installée depuis quelques années. Ici, c’est difficile de faire des travaux dans le sol, parce que ce granit (qui constituait des montagnes, érodées aujourd’hui) est trop dur.
Cécile
Arrivé à Plourin
On arrive à midi dans un village vide. Après le repas, je trouve 50 personnes âgées en train de jouer aux boules et aux dominos. Je me pose et j’attends. Je ne regarde pas longtemps avant qu’un homme s’approche on commence à discuter du beau temps d’aujourd’hui. Ces retraités sont presque tous d’anciens paysans. Je sors ma botte secrète, mon père est paysan. Je dis c’est un métier dur, non on me répond et en creusant : aujourd’hui les paysans c’est comme des ouvriers agricoles au service des grandes coopératives, très dépendant non plus seulement de la météo mais de la PAC, des fournisseurs de graines, d’engrais, des coopératives qui achètent les récoltes, ce sont souvent les mêmes, les banques. Le métier est moins dur qu’autrefois avec la mécanisation, mais maintenant le problème, c’est dans la tête, les soucis. La discussion est terminée, je ne pars pas, je suis le père du maire vers la salle, on recommence à discuter dans le hall puis « vous voulez peut-être regarder la salle ? » oui et une fois dedans je vais discuter avec le bout de la table des femmes.
Magali
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