Sur l’herbe détrempée, l’exposition de vieilles voitures ne réunit que peu d’amateurs sous les parapluies colorés et les sonneurs en casaque rouge, cor de chasse autour de l’épaule, rentrent prudemment leur monture à deux roues. Il pleut. Une pluie navrante qui torpille la fête et on ausculte le ciel bouché sans réel enthousiasme. Mais loin de se décourager devant les caprices climatiques, les habitants de Prunay imaginent une solution de repli. En moins d’une heure, une équipe de solides gaillards déménagent un hangar encombré de machines, de sacs d’engrais et de vieux meubles et le transforment en théâtre. Un travail incroyable et un spectacle impressionnant qui stimulent l’imagination des acteurs ambulants pour rendre aux villageois l’énergie de leur engagement et l’incroyable chaleur de leurs applaudissements. Plus tard dans les embouteillages, on écoute la radio où une poignée de spécialistes de la culture parisienne devisent avec dédain sur les nouvelles sorties en salle. On ne remerciera jamais assez le public de Prunay de nous rappeler que la culture est l’affaire de tous.
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