La grande marée entraîne les pêcheurs de mollusques vers la ligne d’horizon et sur l’estran désert, un groupe de cavaliers s’éloignent dans un paisible galop. C’est le soir, il fait frais. Les derniers obstinés ont évacué la plage et enfilé leur laine polaire mais l’installation du théâtre auprès du monument de la Libération n’est pas passé inaperçue. Ils seront très nombreux à se retrouver sur le parterre malgré les chaises insuffisantes, malgré cette brise mordante du nord qui fait claquer bulles de savon et bannières de vainqueurs. Et la lumière des projecteurs se fond dans les derniers rayons chaleureux du couchant pour éclairer la magie foraine d’une représentation assez exceptionnelle. A la fin du spectacle, la marée est remontée, elle grignote la plage. Le vent n’est toujours pas tombé. Il emporte les applaudissements.
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