Le Fourneau, Carnets de Voyage

BERNAY

Mardi 23 mai 2006

mercredi 24 mai 2006, par Jean-Baptiste Magnifique

Le théâtre au jardin s’est installé devant le musée et deux empereurs romains surveillent ses arrières avec un air sévère. Les parterres de pensées et de buissons de roses répondent au parterre des chaises vides qui se prélassent au soleil après trois jours d’averses et de grisaille indécise. Le silence et le calme, l’éclaircie. Il fait bon. Une grappe orpheline de fleurs de géranium s’ennuie dans une vasque de granite sculptée en forme de sarcophage. Mais les enfants sont là. Pas tous ! Et on attend en déchiffrant l’énigme des boites. “Regarde ! Le singe fume un cigare.” “Et l’autre, il montre ses fesses en pétant” Mais le ciel bleu joue ses mijaurées et de lourds nuages gris s’y inscrivent, menaçants. Il est temps de commencer, très vite. Au risque de voir tout ce petit monde s’abriter sous le plateau avant l’envol d’Icare.

Pluie, ciel bleu, ciel bleu, pluie : la valse-hésitation du temps s’accompagne d’une savante chorégraphie de chaises. Qu’on couche et qu’on redresse. Qu’on renverse à nouveau. Qui sécheront peut-être pour la deuxième représentation de cette journée placée sous le signe d’un “Éternel qui a perdu la tête.” D’autant qu’ils sont deux cent cinquante, les écoliers de Bernay, à ne pas se laisser impressionner par quelques gouttes mesquines pissées sur les premières répliques. Des écoliers dont la sagesse et l’attention nous laissent pantois. Qui applaudissent sous le grand soleil confirmant les propos des anges facétieux sur les caprices du ciel.

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0