Le Fourneau, Carnets de Voyage

BAYEUX

samedi 28 et dimanche 29 juillet 2007

lundi 30 juillet 2007, par Jean-Baptiste Magnifique

samedi 28 juillet 2007

Sur le terrain de sport d’Argouges, quartier périphérique de Bayeux, d’hideuses créatures bariolées avalent la marmaille consentante et crachent d’effrayants cris d’enfant. Plus loin, une course de bolides minuscules boucle son périlleux trajet entre deux murets de boudins, les plus âgés s’exercent aux joies du penalty, trompant ma vigilance d’un gardien de but gonflable et une sorte de balançoire à filin élastique catapulte les plus téméraires à des hauteurs acrobatiques. Une sono encombrante écrase l’ambiance foraine de ce premier parc d’attraction itinérant en Normandie. Conviée à cette fête pneumatique, la famille Magnifique se pose quelques questions. Comment rivaliser avec ce crocodile aux dents si acérées ou ce vaste aquarium sans eau, palais des explorations sous marines ? Comment porter la voix au milieu du tumulte, dans ce vent qui chahute la certitude des comédiens et qui brise les chaises du décor ? Les cent cinquante personnes qui auront, malgré tout, apprécié le spectacle ont peut-être la réponse ?

Dimanche 29 juillet 2008

Même cadre, même décor que la veille. Mais le vent capricieux a changé de direction et il apporte la pluie. Du coup, la fréquentation est en baisse, les files d’attente beaucoup moins longues devant la gueule de l’araignée ou le tapis du benji-trampoline et les enfants moins affectés par l’excitation de la foule. Même la musique se fait plus discrète, plus noyée dans le paysage, en harmonie avec la grisaille d’un dimanche privé de soleil. Contre toute attente, quelques spectateurs ont accepté de braver le crachin, renonçant au confort de l’arrivée du Tour de France sur le petit écran des paresses. Et devant le camion théâtre, se dresse une haie de parapluies plus ou moins colorés qui masquent les créatures bruyantes du fond. Sourire sous capuchon, intimité des circonstances, plusieurs visages d’amis, quelques bouilles maquillées en dragon ou en papillon... Et juste ce qu’il faut d’énergie pour achever dans la joie, et sous les applaudissements, cette grande boucle de juillet avec ses étapes sans repos.

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