Les Monstrations Inouïes !

Ces histoires sont véridiques. Ce sont peut-être des paraboles,
mais elles ne signifient ce qu’elles signifient que parce qu’elles sont vraies

Paul Auster.

Et par ici des photos...

Entre concert-conférence, cabinet des curiosités, installation muséographique et entresort forain, "Les Monstrations Inouïes !" mettent en scène et en ondes les plus étonnants instruments de l'histoire de la musique électronique depuis ses origines.

Æetherophone de Thérémine, télégraphe Harmonique de Gray, Thelarmonium de Cahill, Ondes radioélectriques de Martenot et nombre d’inventions extraordinaires qui ont suivi ces instruments visionnaires sont pour la première fois rassemblés sur scène dans une même création musicale.
Certains instruments font l’objet d’une restauration, d’autres d’une reconstitution totale à partir de documents d’époque. C’est notamment le cas de la baignoire de Gray (1874), le tout premier instrument qui ne doit rien à l’acoustique instrumentale et qui donnera naissance au télégraphe harmonique puis au téléphone.

Dans une atmosphère de science foraine ou de cabinet de curiosités, sur d’authentiques instruments historiques, vous découvrirez une autre perspective à la notion de "Musique électronique" et vous participerez peut-être vous-même au plus extravagant orchestre jamais présenté au public!

Ici, point de fœtus en bocal ni de femmes-éléphantes-siamoises, mais des monstres sonores tout aussi génétiquement inclassables, mutants acoustiques échappant aux règles de la lutherie et aux modèles d'esthétique musicale classique.

Le public pénètre d'abord dans une sorte antichambre obscure, peuplée de voix fugitives émanant de toutes les directions, dans laquelle trois régisseurs s'affairent aux commandes d'étranges machines sonores. Il s'agit d'instruments-sculptures électroniques apocryphes de l'artiste plasticien contemporain Peter Keene, sur lesquels le public produit peu à peu lui-même son propre concert. Au terme de ce prologue, trois musiciens-démonstrateurs et leur bonimenteur-chef d'orchestre font leur entrée pour débuter la séance, au cours de laquelle le public va tirer au sort les "monstrations" de la soirée...

 

Les cabinets de curiosités...

Nés vers le milieu du XVIIIe siècle, les cabinets de curiosités sont des lieux où se marient "science expérimentale" et sociabilité de salon ; ils sont le théâtre d’essais, de démonstrations et d’enseignement.
Alliant une vocation pédagogique toujours présente à une envie de merveilleux propres à ces industries qui "amusent en instruisant", les attractions foraines proposent au XIXe et au début du XXe un aperçu spectaculaire dans les domaines des mathématiques, des sciences naturelles et des sciences humaines début du XXe un aperçu spectaculaire dans les domaines des mathématiques, des sciences naturelles et des sciences humaines. Sur la fête foraine, ces physiciens-démonstrateurs, physiciens-prestidigitateurs ou ingénieurs-mécaniciens, qui se font appeler professeurs, exhibent et dévoilent toutes les applications modernes de la science, notamment celles qui autorisent des effets magiques : le magnétisme, l’électricité, l’optique, les propriétés de l’air et les encres invisibles.

C’est ce côté forain de "curiosité scientifique" qui nous a d’abord fascinés lorsque nous avons découvert avec incrédulité quels furent les véritables précurseurs des arts sonores électroniques, ceux qui allaient en fait contribuer à bouleverser toute la musique à venir. Mais au-delà de ces épisodes parfois rocambolesques, spectaculaires ou extravagants, c’est la dimension réellement pathétique – au sens de "qui émeut" – et la poésie de cette technologie qui réunit dans l’Histoire ces instruments, ces inventeurs, et nous-mêmes...

 

L’histoire des instruments musicaux électroniques et celle de leurs inventeurs commence dès 1874 ! Elisha Gray, alors qu’il est sur le point d’inventer le téléphone, fait accidentellement vibrer sa baignoire par induction électromagnétique. Sa trop grande curiosité pour la musique le conduira à mettre au point le "télégraphe musical" avec lequel il se produira en concert, bien avant l’invention du haut parleur. Pour "Les Monstrations Inouïes !" Décor Sonore vous fait revivre l'expérience du premier son électronique jamais entendu par une oreille humaine !

Un peu d’histoire...


E. Gray écoutant sa baignoire


Le Telharmonium ou Dynamophone, en concert téléphoné

Quant à Thaddeus Cahill, son "Dynamophone" est en 1906 non seulement le premier orgue électrique (et le plus gigantesque) mais surtout le premier programme musical diffusé exclusivement en réseau par le téléphone.

 


La jeune Lucy Rosen,
virtuose du Theremin
L’histoire se poursuit avec Lev Sergeivitch Termen, kidnappé en 1938 par le KGB aux Etat-Unis alors qu'il démontrait son instrument créé en 1919, la fameux "Theremin" ou "ætherophone". Comment ne pas évoquer également son "rythmicon", première boîte à rythmes au monde datant de 1930 ou le "Terpsitone", piste de danse dont les lumières et les sons sont contrôlés par les pas des danseurs !

 

Faut-il aussi parler de William Du Bois Duddell, qui parvint en 1899 à fabriquer l’un des premiers instruments électriques audibles sans téléphone ni haut-parleur, "l’Arc Chantant" à partir des réverbères publics de Londres ?
Comment ne pas évoquer les travaux de Vladimir Baranoff Rossiné et son "Piano Optophonique" de 1916 qui mêle peinture, projections lumineuses et harmonie, "Méta-instrument" avant la lettre, ou encore les ondes radioélectriques de Maurice Martenot et autres "Ondium Péchadre", "Variophone" "Ondioline", "Kaleidophon" et "Mixtur Trautonium"...

 

 

Les instruments de cette exceptionnelle collection sont tous authentiques et joués en direct; certains sont d’époque (Ondes Martenot, Steiner E.V.I, Clavioline, Side Man Wurlitzer, EMS vcs3...), d’autres sont des rééditions ou des reconstitutions réalisées spécialement pour cette création

 

 

Générique :

...Une création de Michel Risse.

Avec la collaboration artistique et technique de Laurent Dailleau, et la participation musicale de Bertrand Auger, Jean-Philippe Dartois et de – entre autres – Pierre Sauvageot, J-S. Bach, Pierre Vellones...

Sculptures-instruments analogiques créées par Peter Keene.
Collection privée d'instruments Klaus Blasquiz / Musélec.

Régie générale et sonore : Renaud Biri
Création lumière et scénographie : Jean Grison
Lutherie archéo-électronique : Jonathan McIntosh
Costumes : Joe Baracuda, sélection de Fabienne Desflèches et Philou Jacob.
Construction : Nicolas Tauvron et Jean Grison
Script-Girl : Mathilde Risse

Avec :
Bertrand Auger, Laurent Dailleau, Jean-Philippe Dartois, Michel Risse : les musiciens-monstrateurs.
Renaud Biri, Jean Grison, Nicolas Teuvron : les monstrateurs-régisseurs.
Photos : Thierry Ardouin, Vincent Muteau, Jean-Jean Crance
Merci à Serge Haccoon, Serge Hureau, Pierre Herrmann, Isabelle Davy, Jean-Guy Coulange, Alain Gonnard, Elisabeth Chailloux, Alain Héril, Klaus Blasquiz, Peter Keene, Jean-Raymond Jacob, la compagnie Oposito, le Théâtre de la Cité Internationale pour leur inestimable soutien.

Coproduction Décor Sonore, Chaos Contemporain, Le Moulin Fondu
Décor Sonore est une compagnie subventionnée par la DMDTS, Ministère de la Culture - DRAC Ile de France.
Avec l'aide de l'ADAMI, de la SACEM et de la région Aquitaine.

Pour en savoir plus : Bibliographie

Fiche technique - Conditions financières - Revue de presse

"Du spectacle, à n’en pas croire ses oreilles" Revue Alliage